Se présenter au concours de Miss France, un travail comme un autre ? C'est en tout cas ce que pense l'association Osez le féminisme, qui a décidé de déposer une requête devant le Conseil de prud'hommes de Bobigny contre Endemol - qui produit le concours pour TF1 - et la société Miss France afin que la participation des candidates soit considéré comme une prestation de travail. De ce fait, les clauses encadrant le profil des aspirantes autorisées à concourir relèveraient de la discrimination à l'embauche selon l'association.
"Les termes de 'show' et de 'meneuses de revue' sont ceux utilisés par la société Endemol Production elle-même pour décrire son programme. La loi impose la régularisation d'un contrat de travail dès lors qu'une relation de travail existe, peu importe la volonté des parties", indique l'association sur son site tout en rappelant l'existence d'un arrêt de la Cour de Cassation daté de 2013 qui a retenu "l'existence d'une relation de travail entre les candidats et la société de production" concernant le concours Mister France. Pour Osez le féminisme, le concours Miss France est au final "un spectacle sexiste, discriminant et lucratif" qui contribue à la télévision au "reflet d'une société sexiste qui promeut la culture du viol et (de) la 'femme objet'".
Invitée ce matin de l'émission "Info médias", présentée par Célyne Baÿt-Darcourt sur franceinfo, Alexia Laroche-Joubert a réagi pour la première fois à ce dossier, elle qui vient de prendre la présidence de la toute nouvelle société Miss France. "Je m'étonne que ça arrive toujours à la même période. C'est un peu comme les marronniers", a ironisé la productrice, qui a souligné qu'il ne s'agit à l'heure actuelle que d'une requête formulée par l'association, qui ne vaut pas convocation devant les prud'hommes. Et de pointer que les trois demanderesses, dont l'identité n'a pas été dévoilée, sont membres de l'association Osez le féminisme, "dont l'une est au conseil d'administration, comme par hasard...".
"Je n'en peux plus de cette culpabilisation de ces jeunes femmes qui par choix participent au programme. Je trouve ça complètement archaïque de ne pas considérer que des femmes peuvent décider de ce qu'elles vont faire de leur vie", a regretté Alexia Laroche-Joubert à propos des attaques formulées par l'association féministe. Pour la présidente de Miss France, il s'agit bien d'un concours qui ne requiert pas de contrat de travail : "Ce n'est pas du travail. Du travail, c'est autre chose. Vous avez un employeur, vous avez des horaires. Là, en l'occurrence, c'est des concours régionaux. Elles ont le choix de se présenter ou pas. (...) Ca s'appelle d'ailleurs un concours de beauté, ça fait 100 ans qu'on célèbre le concours".
Alexia Laroche-Joubert s'est cependant déclarée prête à faire évoluer certains points du règlement, comme l'obligation actuelle pour les candidates de n'être pas mariées ou de ne pas avoir d'enfants. "En revanche, pour l'interdiction de voir les Miss avec de l'alcool ou une cigarette, il y a une raison : elles sont filmées. Et on n'a pas le droit, suite à la loi Evin, de fumer ni de boire quand on est filmé", a précisé la responsable. puremedias.com vous propose de réécouter un extrait de cette intervention.