Et si les journalistes étaient soumis à des règles de transparence comparables à celles applicables aux politiques ? C'est en tout cas ce qu'aurait en tête le sénateur UDI François Zocchetto. D'après Les Jours, ce dernier réfléchirait au dépôt de deux amendements au projet de loi sur la moralisation de la vie publique, actuellement en débat au Parlement.
Le premier amendement viserait à ajouter une nouvelle section au projet de loi intitulée "De la transparence des rapports entre les journalistes et les intérêts privés". Comme les politiques, les journalistes seraient alors tenu de communiquer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) les "dons ou avantages quelconques d'une valeur significative reçus" ainsi que la "liste des colloques, manifestations ou réunions dans lesquels les modalités de prise de parole par les journalistes sont liées au versement d'une rémunération sous quelque forme que ce soit". Dans le viseur, les fameux "ménages" auxquels se livrent de nombreux journalistes. Serait aussi créé un "répertoire numérique" et public pour assurer l'"information des citoyens sur les relations entre les journalistes et les représentants d'intérêts publics ou privés".
Dans son deuxième amendement, François Zocchetto viserait plus précisément les voyages de presse et les contenus sponsorisés. Le sénateur voudrait ainsi rendre public tout ce qu'on offre aux journalistes en ajoutant dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse que "les publications des journalistes (...) doivent être accompagnées de la liste des déplacements, prestations, biens et services offerts dans le cadre de leurs travaux préparatoires dès lors que ceux-ci ont un lien, même indirect, avec le contenu de leurs écrits". "Le non respect de ces obligations entraînerait la perte du bénéfice de toute forme d'aide à la presse et une amende de 15.000 euros", prévoirait le sénateur. Contacté ce matin par puremedias.com, François Zocchetto n'a pas donné suite.