Troisième et dernière partie pour la journée spéciale Palmashow sur puremedias.com. Après avoir évoqué leur prime et leur passage sur TF1, Grégoire Ludig et David Marsais ont accepté de nous en dire plus sur leurs projets cinématographiques et notamment la mise en chantier de leur deuxième film, alors que "La Folle Histoire de Max et Léon" s'apprête à être diffusé sur TF1.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Entre "La Folle Soirée 3" et "Ce soir, c'est Palmashow", il y a eu le film "La Folle Histoire de Max et Léon" (1,23 million d'entrées). Vous vous y attendiez ?
Grégoire Ludig : Avec David, on s'était dit que, pour l'histoire, on aimerait faire un million, comme chacun se dit quand il fait un film. Et le score a été super. Encore une fois, on s'est éclaté à faire notre film et au final on était contents du résultat.
David Marsais : Surtout qu'on partait sur un sujet un peu moins accessible pour un public assez jeune avec la Seconde Guerre Mondiale. On avait le souhait de faire une comédie d'aventure. Comme quoi, c'est possible de faire des films de genre en France et d'avoir un petit peu de succès.
Repasser de l'écriture d'un film à un prime, c'est difficile à faire ?
DM : C'est complètement différent. Et de toute manière, on marche à l'envie. Après le cinéma, il y a eu un petit break avec "Cannes Off" sur TMC, un vieux dossier qu'on avait envie de faire depuis dix ans. Puis on a essayé d'écrire un film pendant 3-4 mois qu'on a entièrement jeté parce qu'il ne nous plaisait pas et que ce n'était pas la bonne idée. Et d'un seul coup, on s'est dit "Réécrivons des sketchs". On n'a pas de plan de carrière, on marche à l'envie. Et là, on a envie de réécrire un film. Et on a trouvé l'idée.
"Nous sommes aux prémices du deuxième film"
Justement, hormis "Cannes Off" et "Santa & Cie" d'Alain Chabat, on ne vous a pas vus ensemble depuis "La Folle Histoire de Max et Léon". C'était nécessaire de faire aussi des choses chacun de son côté ?
DM : Ce n'était pas un break.
GL : On travaille ensemble quand on en a envie et qu'on pense que c'est justifié. Là, on fait le prime, nos films Palmashow. Dans "Santa & Cie", les deux rôles étaient difficilement refusables et c'était absolument génial mais après, il faut qu'on ait quelque chose à faire. Si c'est apparaître à deux pour apparaître, ce n'est pas nécessaire.
DM : Les gens peuvent se dire qu'on n'était pas ensemble mais on se voit tous les jours.
GL : C'est ça : avant d'être potes Palmashow, on est potes tout court dans la vie. On s'appelle tous les jours.
"La Folle Histoire de Max et Léon" va être diffusé sur TF1 d'ici la fin de la saison. C'est un peu de pression ou la cerise sur le gâteau ?
DM : Ah c'est cool !
GL : J'espère qu'ils vont remettre la pub Carte Noire, "Try to remember". Ou les pubs Whirlpool d'il y a très longtemps ! Bon, il y aura 20 pubs mais on est très contents. (Rires)
Et donc un deuxième film est en préparation ?
DM : Ce sont vraiment les prémices là. Comme en décembre 2017 quand nous avions l'idée pour le premier prime, on en est au même niveau là. (Rires)
Un film est plus long à mettre en place qu'un prime ?
DM : Ce sera peut-être plus rapide que "Max et Léon" je pense.
GL : "Max et Léon" est sorti le 1er novembre 2016. Nous avons commencé à l'écrire en 2011-2012 ! Là, on espère que ça aille plus vite.
DM : Il y a eu deux primes surtout pendant "Max et Léon".
GL : Et on découvrait un peu. Je ne dis pas qu'on est aguerris maintenant mais à l'époque, on a appris à écrire un scénario par exemple.
Pour "Cannes Off", un retour est-il envisageable ?
GL : Honnêtement, je ne sais pas. Ca peut revenir l'année prochaine comme dans 2 ou 3 ans, comme jamais.
"La télévision est tellement marquée que ça devient difficile de la parodier"
Dans vos sketchs, la télévision est très présente. C'est une grosse source d'inspiration ?
DM : Non, je ne pense pas, c'est ça qui est bizarre.
GL : Je pense qu'on l'a été à un moment donné. Bruno Vandelli dans "Max et Léon", c'est une vieille référence.
DM : On n'a pas les références actuelles en tout cas.
GL : La télévision est tellement marquée aujourd'hui que ça devient difficile de la parodier. Pour de vrai. C'est déjà tellement costaud "Les Ch'tis" ou les trucs comme ça que les parodier, c'est difficile : les personnages sont tellement marqués, les histoires sont tellement extravagantes que pour trouver une bonne parodie de ça, il faut y aller. C'est pour cela que dans le prime on en fait plein de petites. Mais ce qui nous inspire surtout avec David, c'est le quotidien. Le truc qu'on aime, c'est quand quelqu'un regarde notre programme et se dit "Ah c'était moi la semaine dernière".
Les séries ont pris une place importante ces dernières années. Vous en êtes consommateurs ?
GL : David plus que moi !
DM : Je ne consomme pas du tout de télévision. Les séries, j'en consomme moins maintenant. Je commence des trucs et j'arrête... Ah si, en ce moment, je regarde "Au service de la France". C'est quand même honteux : on fait souvent tourner Hugo Becker avec nous et je n'avais jamais regardé. C'est mortel ! Ca, c'est de la bonne série française. Même si tu sens qu'ils manquent cruellement de moyens, c'est cool d'avoir une série comme celle-là.
Ecrire une série pourrait vous plaire ?
GL : Pourquoi pas, si on arrive à trouver un bon sujet. Mais vu qu'on n'a pas eu d'idée comme ça, on ne se dit pas "ce serait pas mal". Pour l'instant, ce qu'on aime faire, c'est ce genre de programme, avec les parodies de clips etc. S'il y a une idée, pourquoi pas mais ce n'est pas dans les tuyaux.
DM : Il faudrait vraiment la bonne idée. Il n'y a jamais eu un truc où nous nous sommes dit que ce serait une bonne série.
GL : Mais toi tu as commencé à écrire une série non ?
DM : Oui, avec notre co-auteur Adrien Léveillé, j'ai commencé à écrire un truc mais je me suis vite rendu compte en sondant les chaînes que ce n'était pas facile de monter des séries en France malgré tout. Par exemple, "Dix pour cent", Dominique Besnehard nous en avait parlé bien avant que ça n'apparaisse sur France 2. Si lui déjà galère, alors nous...
"Netflix, on ne sait pas qui sont ces gens"
Faire "Ce soir, c'est Palmashow" sur Netflix - ou Netflux comme vous le dites dans le prime -, ça aurait pu être possible ?
GL : Je ne crois pas. Je pense qu'on aurait eu d'autres idées pour ce genre de diffuseur.
DM : Et puis on a besoin de relationnel aussi. Netflix, on ne sait pas qui sont ces gens.
GL : Jean-Claude Netflix, on ne l'a jamais vu ! (Rires)
DM : Tandis qu'Ara Aprikian et Xavier Gandon, on les rencontre, on discute avec eux, on leur explique le projet, ils nous accompagnent... C'est chouette. Netflix, c'est un truc un peu impressionnant. Ce sont des budgets qui sont finalement assez serrés - beaucoup plus qu'on ne le pense - et ils ont la main-mise sur le projet après, donc plus rien ne nous appartient. Et on peut dire ce qu'on veut mais là ça va passer sur TF1 où ça peut être consommé par tout le monde, puis sur MyTF1 et Youtube donc il y a une gratuité qui nous plaît.
Pour vous, la page "Ce soir, c'est Palmashow" est tournée le 16 février, après les audiences ?
GL : Ce n'est pas bête ce que vous dites parce que vu qu'on est un peu mono-tâche, on se dira "ça, c'est fait" - même si je déteste cette expression. Le samedi 16, on se remettra déjà d'une cuite si on en prend une et dès le lundi, on sera sur autre chose et on sera très contents de ce prime. En plus, comme David le disait, il continuera de vivre avec les diffusions sur Internet mais nous on sera sur autre chose.
Cet autre chose pourrait être un retour sur scène ?
GL : Très honnêtement, pas tout de suite. Après, on a toujours ce truc au ventre quand on va voir les potes jouer mais c'est mille fois différent de ce qu'on propose puisque tu as des rires instantanés, un contact instantané, tu peux te gourer... Il y a un truc du moment, de l'instant, qui est hyper excitant. Là, notre prime, on est hyper contents mais on l'a tourné en juin. Un spectacle, un duo, pourquoi pas. On avait commencé à faire quelques sketchs sur scène mais il faut trouver la bonne idée, la travailler... Et en plus, face aux gens, il y a un travail de gestuelle, de voix, de comédien qu'il faut, à mon avis, ré-endosser, retravailler avant de se dire "on fait un spectacle et on le jour dans 3 mois".
L'instantanéité de la réaction, on l'a avec les réseaux sociaux tout de même. Le 15, vous allez regarder ce qui se dit pendant la diffusion ?
DM : En fait, on ne regarde jamais les réactions sur Youtube ou Facebook. Mais c'est vrai que pendant les diffusions des primes, on regarde. Et ça s'est toujours bien passé. Là, c'est marrant parce qu'on a déjà vu passer des trucs "C'est sur TF1, ça va être de la merde". OK, t'as pas vu encore... Mais c'est la violence des réseaux sociaux. J'espère que les gens ne seront pas déçus et qu'ils retrouveront l'esprit de ce qu'on a fait d'habitude.