Le visage derrière le sexe. Paris Match publie cette semaine une longue enquête révélant qu'un amateur d'art semble avoir mis la main sur le visage de "L'Origine du monde", le fameux tableau de Gustave Courbet exposé au Musée d'Orsay à Paris, qui représente un sexe de femme en gros plan.
Acheté à un brocanteur en janvier 2010 pour 1.400 euros, cette petite toile (41 x 33 cm) représente une jeune femme, le visage renversé. Après une longue enquête, l'anonyme propriétaire découvre, grâce à une inscription au dos de la toile, que le tableau a été peint entre 1858 et 1869. Sous le cadre, les bords de la toile sont coupés comme si elle avait été séparée d'une toile plus grande. Après avoir été mis sur la piste de Courbet par un expert spécialisé, l'amateur d'art réalise que les proportions et les couleurs de son visage coïncident avec celles du sexe de "L'Origine du monde", oeuvre sulfureuse, dont on estime qu'elle a été réalisée en 1866. On ignore encore beaucoup de choses sur cette toile, tout juste croit on savoir qu'il s'agit du corps de Joanna Hiffernan, une maîtresse du peintre.
Une visite, au Metropolitan Museum of Art de New York, permet au propriétaire du tableau de revoir "La femme au perroquet", autre oeuvre de Gustave Courbet, dans laquelle une femme est allongée, nue et lascive, avec un oiseau sur la main. Une toile dont 1.000 détails lui font penser à la sienne ! Il est persuadé que sa toile ainsi que "L'Origine du monde" étaient à la base deux morceaux d'une même étude (de 120 x 100 cm), faite pour la préparation de "La femme au perroquet".
Après avoir obtenu la certitude que les pigments utilisés, la toile, et les pinceaux utilisées par son tableau étaient les mêmes que ceux du chef d'oeuvre exposé à Paris, il conclut que les deux morceaux auraient été découpés par le peintre lui-même. Le bas du tableau a été acheté en 1866 par Khalil-Bey, un diplomate turc, qui l'a revendu deux ans plus tard. Il a ensuite changé de propriétaire et appartenu notamment au psychanalyste Jacques Lacan, avant d'arriver au Musée d'Orsay en 1995, où il fascine et choque encore les visiteurs. Evidemment, cette découverte, si elle est confirmée, serait une belle avancée pour l'histoire de l'art et permettrait à son propriétaire de réaliser une colossale plus-value.