Le Paris-Roubaix est un classique du monde du cyclisme. Considéré comme l'une des premières courses géantes, L'enfer du Nord, comme le surnomment les spécialistes, est devenu, depuis sa création en 1896, un rendez-vous incontournable pour de nombreux passionnés. Pour sa 113ème édition, lancée à 10h30 ce dimanche 12 avril à Compiègne, les participants ont pu compter sur une météo au beau fixe, puisque pas une seule goutte de pluie n'est venue troubler la course ou mettre les cyclistes en difficulté. En revanche, une étape a bien failli se terminer en véritable carnage, et ce, en direct sur France 3.
Peu après la très difficile Trouée d'Arenberg, sur la commune de Wallers, le peloton de tête a en effet été contraint de s'arrêter pour laisser passer un TGV, lancé à pleine vitesse sur le chemin de fer. Du moins, en théorie seulement, car malgré les barrières baissées et les signaux lumineux, certains participants, comme le Français Arnaud Démare et une vingtaine d'autres, n'ont pas voulu prendre le risque de perdre leur classement. Ils ont donc tout simplement forcé le passage, sous les yeux impuissants des motards.
Les commentateurs Thierry Adam, Laurent Jalabert, Nicolas Geay ont été les premiers choqués par ce comportement très dangereux. "Il faut s'arrêter, c'est le règlement", a ainsi lancé l'un d'eux. Certains sont, en effet, passés à quelques secondes à peine d'intervalle du TGV, qui n'aurait pas pu éviter une collision. Une prise de risque inconsidérée, et interdite par le règlement.
Pourtant, aucune sanction ne sera prise à l'encontre des coureurs qui ont fait fi de toutes les règles de sécurité. "En théorie, ceux qui passent alors que les barrières sont fermées sont mis hors course. En pratique, cette fois, cela aurait été une injustice vis-à-vis des coureurs qui auraient été mal identifiés" a déclaré le directeur de la course Thierry Gouvenou à l'AFP.
L'incident aurait pu s'arrêter là, mais la SNCF prend, elle, cette mésaventure beaucoup moins à la légère. Par le biais d'un communiqué, elle a rappelé que ce type d'agissements était passible de poursuites et d'une forte amende. Elle a d'ailleurs déposé une plainte contre X, estimant qu'il s'agissait là d'un acte inadmissible.