Avec près de 400 millions d'utilisateurs dans le monde, Twitter est devenu un outil de communication incontournable qui bénéficie encore d'un certain flou juridique sur les frontières entre vie privée et vie publique. Alors que le site de micro-blogging s'est dit prêt à collaborer avec la justice britannique afin que ses utilisateurs soient contraints de respecter certaines décisions de justice, les tribunaux américains ont demandé aux responsables de Twitter de leur fournir des tweets désormais supprimés d'un activiste du mouvement "Occupy Wall Street". Un cas qui pourrait bien faire jurisprudence outre-Atlantique.
Poursuivi pour des débordements lors d'une manifestation sur le Pont de Brooklyn à New York en octobre 2011, Malcolm Harris a estimé que sa vie privée était violée, la requête de la cour allant à l'encontre du quatrième amendement de la Constitution américaine. Un argument qui ne semble pas avoir convaincu le juge new-yorkais en charge de l'affaire qui considère quant à lui que les informations révélées sur Twitter ne relèvent pas de de la vie privée de l'utilisateur, contrairement aux emails qui sont bien couverts par le secret de la correspondance.
"Si on poste un tweet, c'est comme si on crie à la fenêtre, l'objectif n'est pas de garder cela privé", a ainsi déclaré Matthew Sciarrino. "La Constitution donne le droit de poster (des tweets), mais comme bon nombre de personnes l'ont appris à leurs dépens, il y a malgré tout des conséquences à ces opinions exprimées publiquement. Ce que vous exprimez en public appartient à tout le monde, ce que vous gardez pour vous vous appartient", a-t-il ajouté.
Alors que Twitter vient de publier son "transparency report" qui recense les demandes émises par des agences gouvernementales et des tribunaux pour supprimer des contenus publiés, ou transmettre des informations sur les utilisateurs de Twitter, les responsables du site ont indiqué qu'ils réfléchissaient encore aux actions qu'ils allaient éventuellement entreprendre dans l'affaire Malcolm Harris. "Les règles de fonctionnement de Twitter stipulent que les utilisateurs sont propriétaires des contenus qu'ils émettent. Nous défendons fermement nos utilisateurs et leurs droits", ont-ils assuré.