Il va falloir broder. Pendant plus d'une heure, pour la plupart des grands médias français qui prendront l'antenne juste avant 19h les 22 avril et 6 mai prochains. Car aucun résultat ne doit être dévoilé avant 20 heures, c'est la loi. Mais comme en 2007, les médias étrangers ne s'encombreront pas avec la législation française et annoncent d'ores et déjà qu'ils communiqueront les premières résultats bien avant l'heure fatidique, dès 18h pour la chaîne belge RTBF par exemple.
Comment ? Les premières estimations des instituts remontent aux rédactions dès 17-18 heures, grâce aux bureaux de vote tests installés un peu partout en France et aux sondages sortie des urnes. Des informations censées rester confidentielle jusqu'à 20 heures... chez nous. Mais avec l'explosion des réseaux sociaux ces derniers mois, il ne sera pas très difficile de connaître les premières estimations avant. Peine encourue pour les Français qui relaient ces informations sur Twitter par exemple, de 3.750 à 75.000 euros d'amende.
"C'est au législateur de chaque pays de considérer ce qu'il doit faire. Nous, notre boulot, c'est de faire un travail journalistique. Quand on a une information, on ne va pas la cacher à nos téléspectateurs" s'est justifié sur Europe 1, Christian Dauriac, chef de la rédaction à la RTBF. En Suisse aussi, on se prépare à casser l'embargo. Certains médias comme 20minutes.ch ou la Radio-Télévision Suisse pourraient dévoiler les premières estimations dès 17h30, soit plus de deux heures avant la fermeture des bureaux de vote dans les grandes villes françaises. De quoi démobiliser l'électorat ou faire basculer un scrutin en cas de résultats très serrés ? C'est justement pour cette raison que la loi française impose 20 heures.