Il y a Candice et il y a Antoine. Ce soir, à 20h50, France 2 donne le coup d'envoi de la saison 6 de sa série française "Candice Renoir". Cécile Bois revient pour de nouvelles aventures, après une saison 5 aux audiences historiques. Et après avoir rencontré l'interprète de Candice l'an dernier, puremedias.com s'est cette fois entretenu avec Raphaël Lenglet, l'interprète d'Antoine Dumas, premier rôle masculin de la série et réalisateur pour la première fois des deux premiers épisodes de cette saison 6.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : "Candice Renoir" s'offre un petit bond dans le temps puisqu'un an s'est écoulé entre le final de la saison 5 et le premier épisode de la saison 6. Et beaucoup de choses ont changé pour Antoine...
Raphaël Lenglet : Antoine a un peu disparu de la vie sétoise et il revient, un an plus tard. Dans le dos de tout le monde, il a passé des concours pour devenir commissaire. On assiste donc à des retrouvailles avec un gros quiproquo puisque Candice est persuadée qu'Antoine veut lui parler d'intime alors que lui veut parler travail. De ce quiproquo va naître toute la situation qui va tendre la saison, une vraie petite guerre entre Antoine et Candice.
"Humainement, le personnage d'Antoine est assez monolithique"
Vous réalisez les deux épisodes de ce soir, une première pour vous. Comment cela s'est-il déroulé ?
C'était une envie mais que je n'avais jamais formulée. La production m'a fait ce magnifique cadeau qui m'a honoré, aussi bien qu'engagé. Ce sont des gens pour qui j'ai beaucoup de respect, que j'aime beaucoup et avec lesquels je travaille depuis six ans. J'étais assez nerveux, assez stressé. Je crois que ça s'est très bien passé. J'ai essayé d'imprimer une patte plus comédie et moins polar, centrée un peu plus sur les acteurs. Peut-être que ça décevra certains fans du polar mais j'avais envie que ce soit d'abord les personnages, puis l'histoire. Surtout pour un lancement de saison.
Le personnage d'Antoine a pas mal bougé : il a changé d'équipe, devient désormais commandant...
Professionnellement, oui. Humainement, il est assez monolithique. C'est le clown blanc de la série. Il incarne une sorte d'austérité qui marche bien en relief avec le côté farfelu de Candice. Ce sont un peu les deux opposés et c'est ce qui crée ce duo original. Mais bon, il est tellement loin de moi que c'en est rigolo.
Vous avez envie qu'il évolue humainement, qu'il casse la carapace ?
Vous ne pensez pas si bien dire ! Je ne peux pas en révéler plus mais c'est ce qui va arriver dans la prochaine saison...
Et pour le jeu du chat et de la souris entre Candice et Antoine, ne pensez-vous pas qu'il est temps qu'ils se trouvent (ou se perdent) durablement ?
On a toujours cette question mais on donne toujours la référence de Ross et Rachel dans "Friends" : ils se sont mis ensemble en saison 3, ça a duré une saison puis ça s'est délité pour qu'ils se remettent ensemble en saison 10. En termes de dramaturgie, ils peuvent se mettre ensemble sans que ça ne casse l'histoire de la série. Après, c'est clairement l'histoire d'un amour empêché, avec un obstacle à chaque fois, pour un peu frustrer le personnage. Mais au bout d'un moment, ça va peut-être lasser oui. Et les mettre ensemble pourrait sonner la fin de la série, même si cela pourrait aussi ne rien changer.
"Quand je sens que c'est un peu gratuit, que c'est un peu systématique pour faire plaisir à la ménagère, je ne le fais pas"
Autre évolution : plus les saisons passent, plus Antoine est dévêtu...
Oui ! D'ailleurs j'ai un peu mis le holà. Ils se sont aperçus de mon corps une fois donc ils essayent parfois de le montrer un petit peu trop. Quand je sens que c'est un peu gratuit, que c'est un peu systématique pour faire plaisir à la ménagère et qu'il n'y a pas de raison de se balader à poil au milieu du supermarché, je ne le fais pas. On n'est pas dans une pub pour du shampoing.
"Candice Renoir" est la 2e série la plus suivie sur France 2. Vous ressentez une certaine pression vis-à-vis de l'audience ?
Oui oui, ça commence à monter : je suis nerveux, j'ai l'impression qu'il n'y a pas assez de promo, qu'il n'y a pas assez d'articles... (Rires) Après, la série a six ans, peut-être qu'elle intéresse un peu moins les journalistes. Mais oui, j'aimerais bien qu'on réalise une belle audience... même si je ne sais pas pourquoi nous sommes tous accros à cette culture du chiffre alors qu'il n'y a plus de publicité sur France 2 ! Malgré tout, on se réveille le matin avec notre téléphone pour connaître les audiences.
La saison 7 est déjà actée ?
On commence le tournage le 15 mai, avec Pascal Lamanie qui va réaliser six épisodes, Olivier Barma puis moi, qui réaliserai les deux derniers épisodes de la saison. Ils sont déjà farfelus... et risquent de l'être encore plus avec moi derrière la caméra ! (Rires)
Vous songez à la fin de la série ? L'an dernier, Cécile Bois nous confiait qu'elle y pensait chaque jour.
Je n'y pense pas chaque jour mais il faut savoir bien finir, ne pas faire la saison de trop... Tant qu'il y a de l'envie et du plaisir - car nous en avons beaucoup avec Cécile à tourner cette série -, ça continue. Ce ne sera pas dix ans mais il faudra voir. Et surtout il faut concilier cela avec tous les projets.
"Je vais tourner 'Les ombres rouges' pour C8 et 'Remix' pour M6"
Justement, outre "Candice Renoir", votre filmographie est plutôt calme depuis le lancement de la série, hormis "Elle" de Paul Verhoeven avec l'Oscarisée Isabelle Huppert.
Ca prend beaucoup de temps : 7 mois dans l'année ! Et en plus, nous tournons à Sète. Donc même passer une audition à Paris est compliqué. Ca réduit vachement les possibilités. Mais cet été, nous allons tourner "Les ombres rouges" pour C8 et "Remix" pour M6. Et on m'a proposé un nouveau téléfilm.
On vous a découvert dans "Les Bleus" sur M6, en 2006. Vous partagiez l'affiche avec Nicolas Gob - que vous avez revu depuis dans "Candice Renoir" et qui joue dans plusieurs séries de France 2 -, Elodie Yung, Clémentine Célarié... Vous vous revoyez parfois ?
Oui ! Mhamed Arezki est comme un frère. Nicolas, je ne le vois pas assez parce qu'il habite en banlieue avec sa famille. Elodie est à l'étranger. Mais je suis aussi resté en contact avec Gina Djemba. En revanche, je n'ai plus de contacts avec Clémentine Célarié. Idem pour Gabrièle Valensi, c'est dommage. Mais il me semble qu'elle est aux Etats-Unis aussi.
"Les Bleus" est l'une des plus belles expériences professionnelles de ma carrière. On m'en parle tous les jours, on me demande à chaque fois si ça va revenir alors que ça fait dix ans que ça s'est arrêté. Mais ce serait marrant de faire un reboot, voir ce qu'ils sont devenus...
Vous en avez parlé ?
On en parle tout le temps entre nous. Je crois même que Didier Le Pêcheur l'a proposé à M6 qui n'a pas donné suite. Mais ce serait une très bonne idée.
"L'arrêt des 'Bleus' ? C'était une connerie"
Vous n'avez pas regretté l'arrêt un peu précipité de la série ?
C'était une connerie. Ils nous ont programmé le samedi soir. Une série pour les 15-25 ans qui, le samedi soir, ne sont en général pas devant la télé... Je pense que c'était un enterrement de première classe. Lors de la promo de la dernière saison, même les journalistes disaient que c'était foutu, que ça ne marcherait jamais ! Ils nous ont vraiment mis dans la corbeille. Donc nous n'avons pas été surpris de l'arrêt, ça n'a juste pas été fait très élégamment. Et nous aurions préféré partir sur un succès qu'un échec. Tout ça pour faire "Victoire Bonnot" à la place...
J'ai posé la même question à Cécile Bois l'an dernier : ne trouvez-vous pas qu'il y a beaucoup de meurtres à Sète ?
Mais grave ! C'est Chicago, la ville la plus dangereuse au monde ! On en rigole tous les jours. En plus, ce sont toujours des meurtres complètement alambiqués. On a empoisonné la croquette du perroquet ou je ne sais quoi... (Rires)
Découvrez la bande-annonce de "Candice Renoir" saison 6 :