"Nous sommes une civilisation très ancienne et nous porterons au plus haut nos valeurs. Nous fraterniserons avec cinq millions de musulmans qui exercent leur religion librement et gentiment, et nous nous battrons contre les 10.000 barbares qui tuent, soi-disant au nom d'Allah". Le journaliste de BFMTV ne s'attendait sans doute pas à des mots aussi justes quand, près du Bataclan au lendemain des attentats, il a interrogé une femme au look BCBG.
L'intervention de Danielle Merian a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux déclenchant l'appel, sur Twitter, de Karim Boukercha à trouver son identité pour lui faire parvenir des fleurs. La cagnotte Leetchi qu'il a alors ouvert a recueilli plus de 16.000 euros. 20 Minutes puis BFMTV et enfin Le Grand Journal se sont alors penchés sur le parcours et la personnalité de cette femme devenue en quelques jours la grand-mère qu'on aimerait tous avoir. Cette ancienne avocate, militante des droits de l'homme, ne retombera pas de suite dans l'anonymat, elle vient d'ouvrir son compte Twitter.
"J'étais pas au courant que c'étaient des terroristes". En une phrase, Jawad a servi d'exutoire à une France en deuil. Après les attentats de Paris, les forces de l'ordre ont lancé un assaut le mercredi 18 novembre dans un appartement à Saint-Denis où se trouvait le "cerveau" présumé des attaques du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud.
Les caméras de BFMTV, très tôt sur place, ont interviewé l'hébergeur des terroristes, le fameux Jawad Bendaoud, juste avant qu'il soit interpellé par la police : "J'ai appris que c'était chez moi. J'ai appris que les individus se sont retranchés chez moi. J'étais pas au courant que c'étaient des terroristes (...) On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service, Monsieur. On m'a demandé d'héberger deux personnes pendant trois jours, j'ai rendu service tout simplement. Je ne sais pas d'où ils viennent, on est au courant de rien, monsieur. Si je savais, vous croyez que je les aurais hébergés ?"
Après ses propos surréalistes et un brin naïfs, les internautes en ont fait leur bouc émissaire, détournant ironiquement sa phrase. "Effectivement, j'ai entendu le mot grenade, mais j'ai d'abord pensé à ce délicieux fruit exotique", pouvait-on lire, par exemple, sur Twitter. Après six jours de garde à vue, le "logeur de Daesh" a été mis en examen et incarcéré.
En accueillant François Hollande le jeudi 29 octobre dans son salon, la retraitée de Lorraine n'aurait jamais imaginé devenir la proie des médias. Après la visite du président de la République, Salhia Brakhlia, journaliste à BFMTV, a enquêté sur les coulisses de cette rencontre, révélant que la visite de l'hôte de l'Elysée était totalement mise en scène.
En quelques jours, des dizaines de journalistes ont poursuivi Lucette Brochet, l'obligeant à se réfugier chez sa fille. L'opposition a crié à la polémique, jusque dans l'hémicycle où Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'assemblée, a dénoncé "une opération montée, préparée jusque dans les moindres détails" et demandé "d'arrêter de prendre les Français pour des imbéciles." Lors d'une interview accordée à Europe 1, François Hollande s'est ensuite expliqué, annonçant qu'il continuerait "à rencontrer des compatriotes". Du côté des proches de l'infirmière à la retraite, une seule phrase : "il faut lui foutre la paix."
Aux yeux de la France entière, il est devenu le "héros de l'Hyper Cacher". Le 9 janvier 2015, alors que le terroriste Amedy Coulibaly, a pénétré dans un magasin de l'Est parisien, tué quatre personnes et pris le reste de l'assemblée en otage, Lassana Bathily a aidé des clients de l'enseigne à se cacher et a fourni des éléments essentiels aux forces de l'ordre pour intervenir rapidement.
Le comportement héroïque de ce jeune Malien de 25 ans, qui jonglait avec les permis de séjour, lui a permis d'obtenir la nationalité française le 20 janvier. "Rien n'a changé, je prends le métro, le bus. Je vis dans la même petite chambre de 14m2. J'ai les mêmes amis, tout pareil, le même Lassana. Je ne suis pas un héros. J'ai juste fait un geste, j'ai pensé à moi d'abord, puis aux autres", a-t-il avoué, très humble, quelques jours après les évènements, souhaitant se tenir loin des médias.
Des mois se sont écoulés et Lassana Bathily est resté un symbole auprès des jeunes. Dans un long portrait au "Monde", il confie vouloir transmettre ses valeurs à la nouvelle génération : "Je veux diffuser un message d'espoir auprès des jeunes, leur parler des valeurs transmises par la cellule familiale pour éviter qu'ils soient les cibles des fondamentalistes de toutes sortes. Mon combat vient juste de commencer."
L'image choc de l'année. Elle est signée de la photographe turque Nilüfer Dumir. La publication à la Une de toute la presse de la photo d'Alan Kurdi (d'abord orthographié Aylan), face contre terre, les bras le long du corps a attiré l'attention du monde entier sur le drame des migrants et entraîné une véritable prise de conscience des populations comme des politiques. Le petit garçon de 3 ans, syrien d'origine kurde, a été retrouvé mort noyé le 2 septembre sur une plage turque de Bodrum. L'embarcation de fortune sur laquelle sa famille tentait de traverser la Méditerrannée a chaviré. Son frère, Galip, 5 ans et sa mère ont aussi péri dans l'accident.
Dès le lendemain, François Hollande évoquait "une tragédie, mais aussi une interpellation à l'égard de la conscience européenne" sur la situation des réfugiés alors qu'il proposait, avec Angela Merkel, "mécanisme permanent et obligatoire d'accueil" à l'Union Européenne.
Un père et son fils. Des mots tout simples qui ont touché les Français et le monde dans un moment où toute parole d'espoir était significative. Interrogés par Martin Weill pour "Le Petit Journal" alors qu'ils étaient venus se recueillir place de la République au lendemain des attentats de novembre, le jeune Brandon et son père Angel ont ému le monde entier. "Les méchants, c'est pas très gentil. Les fleurs et les bougies c'est pour nous protéger", disait le petit garçon de 6 ans. L'échange, partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux a aussi été repris par les télévisions du monde entier pour illustrer comment un père avait trouvé les bons mots pour rassurer son enfant. Yann Barthès les a même invités sur son plateau quelques jours plus tard pour discuter de ce phénomène avec eux.
21 août. Dans le Thalys qui relie Amsterdam à Paris, Ayoub El-Khazzani, armé d'une kalachnikov et d'un pistolet automatique s'apprête à commettre un massacre. Mais cinq hommes vont empêcher ce drame. Damien, un Français qui a tenu à garder l'anonymat tente de le maîtriser tandis que Mark Moogalian, un Franco-Américain, parvient à saisir son arme et s'enfuir avec. Il est blessé au thorax lorsque l'assaillant lui tire dessus avec une autre arme mais s'en sort. Spencer Stone, Alex Skarlatos et Anthony Sadler, trois soldats américains, amis d'enfance en vacances vont alors désarmer et maîtriser le terroriste.
Considérés en France comme aux Etats-Unis comme des héros, ils ont fait le tour des plateaux télévisés. Alex Skarlatos a même participé à la version américaine de "Danse avec les stars". François Hollande a salué "leur courage qui a permis de sauver des vies et donner l'exemple" lorsqu'il leur a remis la Légion d'honneur. "Ils représentent le meilleur de l'Amérique" a déclaré Barack Obama lorsqu'ils les a reçus à la Maison Blanche.
Le DRH d'une des plus grosses sociétés mondiales torse nu ! C'est l'une des images phare qui a symbolisé la crise financière et sociale d'Air France. Le 5 octobre, lors d'une réunion annonçant un plan de restructuration menaçant 2.900 postes au total, plusieurs centaines de salariés ont envahi le siège de la société d'aviation. Présents sur place, les caméras ont assisté à une scène surréaliste. Xavier Broseta, directeur des ressources humaines d'Air France, est molesté, puis voit sa chemise déchirée par un petit groupe de salariés. L'homme doit s'enfuir, délaissant son haut en lambeau, en escaladant un grillage, aidé par des agents de sécurité.
A la suite de ces évènements, le DRH a porté plainte et lancé une procédure de sanctions envers 18 salariés, 12 pour dégradation de matériel ou ouverture frauduleuse des portes d'accès au siège, et 6 pour agression physique. Xavier Broseta a tout de même écopé de 7 jours d'interruption de travail temporaire.
- Marion Lécuyer et Florian Guadalupe