Info @puremedias.com. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, abordera, ce vendredi 20 janvier selon l'ordre du jour d'un Comité social économique (CSE) central extraordinaire, la "cessation des activités" et la "dissolution de la société Salto". Prise de parole d'autant plus intéressante que le groupe France Télévisions était jusqu'ici le seul acteur à ne pas s'être prononcé sur le futur de la plateforme.
Selon nos informations, un "acteur étranger" était candidat à la reprise de Salto. "L'informé" révèle, ce lundi soir, qu'il s'agirait de la société espagnole "Agile". Mais le trio d'actionnaires de Salto et le candidat à la reprise ne seraient pas tombés d'accord. Une "dissolution", soit la fin de la plateforme telle que les 800.000 abonnés la connaissent aujourd'hui, sera officialisée en fin de semaine.
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À partir de là, deux scénarios se dessinent : soit une dissolution avec cession des actifs (portefeuille clients, plateforme technique), qui permettrait à Salto de recouvrer une partie de ses pertes. Dans son article du soir, "L'informé" estime son déficit à 85,6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 17,1 millions d'euros. Dans cette hypothèse, de nouveaux acheteurs pourraient se faire connaître. Fin novembre, selon "La Lettre A", Amazon et Canal+, bien occupé, depuis, par l'acquisition d'OCS, se seraient intéressés à la plateforme.
Soit une fin pure et dure, ce qui signifierait qu'aucun autre acteur hériterait des contenus et/ou des abonnés du service SVOD. Contactés par puremedias.com, TF1, France Télévisions, M6 et Salto n'ont pas souhaité réagir.
Lancé en octobre 2020, le service de vidéo à la demande par abonnement, tel qu'on le connaît, était sur la sellette depuis plusieurs mois. Le long feuilleton autour de la fusion de TF1 et M6 a contribué à accélérer les choses. Il y a moins d'un an, en mars 2022, France Télévisions avait, en effet, annoncé qu'elle cesserait, pour 45 millions d'euros, sa participation dans Salto en cas de réalisation du projet de rapprochement des groupes TF1 et M6.
Six mois plus tard, une fois la fusion des deux groupes privés enterrée, la première oeuvre commune des groupes TF1, France Télévisions et M6 n'était pas pour autant sauvée. Le 17 novembre 2022, TF1 et M6 ont officialisé lors d'un conseil de surveillance, selon "La Lettre A", leur retrait du "Netflix à la française", qu'elles ont elles-mêmes concurrencé l'an passé avec l'émergence de leurs offres payantes respectives, MyTF1 Max et 6play Max.
Seul France Télévisions restait encore à bord. "Salto a un avenir, mais pas avec l'actionnariat tel qu'il est aujourd'hui", confirmait Delphine Ernotte dans une interview au "Figaro", parue cinq jours plus tard, le 22 novembre 2022. Avant d'ajouter : "Si demain il trouve un acquéreur, je n'aurai aucun problème à y laisser nos contenus". "L'avenir de Salto devrait se préciser rapidement, sans doute en début d'année prochaine", assurait, de son côté, Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, au "Figaro" le 14 décembre. On y est.
Les effectifs de Salto, eux, ont bien compris que le vent tournait et que l'ambiance au sein de la société ne respirait pas la sérénité. Selon les éléments que puremedias.com a pu recueillir, plusieurs dizaines de départs ont été recensés ces six derniers mois. Les effectifs restants auraient quitté leurs locaux de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), comme l'avance, ce lundi soir, "L'informé".
Ludovic Galtier, avec Tom Kerkour