Jusqu'où ira l'administration Trump ? Alors que le président américain est empêtré dans une polémique suite à ses propos concernant les affrontements à Charlottesville, l'hébergeur de sites internet DreamHost a révélé ce lundi avoir reçu un mandat de perquisition en provenance du ministère la Justice. Celui-ci exige que la société révèle des informations confidentielles sur tous ceux qui ont visité un site internet d'opposants à Donald Trump, baptisé www.disruptj20.org.
Remis le 17 juillet, le mandat exige de DreamHost qu'il dévoile l'identité des personnes qui ont créé et qui alimentent le site, sur lequel des opposants au président des Etats-Unis ont coordonné les manifestations organisées pour le jour de son inauguration, le 20 janvier dernier. Mais le mandat va plus loin encore. Le Ministère de la Justice souhaite en effet connaître l'adresse IP des 1,3 million de visiteurs du site, les heures et les jours où ont eu lieu ces visites, ainsi que l'explorateur internet utilisé pour ces visites.
L'avocat de l'hébergeur dénonce cette semaine le caractère "excessif" du mandat émis par un ministère "hautement politisé sous la houlette de Jeff Sessions", le procureur général des Etats-Unis nommé par Donald Trump. DreamHost a ainsi fait part de son intention de contester ce mandat devant un tribunal, qui entendra ses arguments d'ici la fin de la semaine.
Ce n'est pas la première fois que les autorités américaines tentent ce type de manoeuvre. Au mois de mars dernier, ce sont les douanes américaines qui avaient ordonné à Twitter de fournir l'identité du détenteur d'un compte baptisé @ALT-USCIS, qui dénonçait l'activité de l'USCIS, initiale des US Citizenship and Immigration Services, services de l'immigration et de la citoyenneté américaine. Twitter avait alors porté plainte contre les autorités, les poussant à abandonner leur demande.