L'humoriste Sophia Aram, habituée des passes d'armes avec les politiques, se montre réaliste sur son travail de chroniqueuse à France Inter dans une interview publiée le 5 janvier dans Télérama.
Si aujourd'hui la chroniqueuse est bien connue des auditeurs de la station publique, elle y entrée par la petite porte : "Stéphane Bern (...) m'avait invitée au Fou du roi pour parler de mon premier spectacle. Il m'a trouvée rigolote, m'a rappelée pour faire des chroniques, et je suis restée trois ans." C'est peut-être cette succession d'opportunités qui la pousse ensuite à se montrer si détachée, elle qui a débuté par une rencontre avec Jamel Debbouze, puis son premier one woman show "Du plomb dans la tête" ou encore la participation à l'écriture de "Caméra Café".
Ainsi proclame-t-elle "Je suis une femme libre. Je veux pouvoir aimer qui je veux, croire ou pas en Dieu, aborder les sujets qui me plaisent". Et d'affirmer ensuite, à propos de son poste à la matinale d'Inter "Je ne voudrais pas faire la saison de trop, me lasser, être blasée. Quand je tournerai en rond, que les auditeurs devineront à l'avance les thèmes de mes chroniques, il faudra que je sache partir." Après les évictions de Didier Porte, Stéphane Guillon et Gérald Dahan, l'humoriste sait que l'humour à la case matinale de la radio publique est un véritable siège éjectable. "La place n'appartient à personne. Et si avant cela je devais me faire virer, ce ne serait un drame pour personne."
Sophia Aram persiste et signe : tout au long de cette interview qui lui est consacrée, elle se définit elle-même comme "laïcarde", "féministe", "(revendiquant) clairement le droit au blasphème". Mais si l'humoriste a des positions résolumment marquées, elle se fixe des limites : "Je m'interdis d'attaquer quelqu'un sur son physique ou sa famille. Tout ce sur quoi il n'a pas prise", déclare-t-elle aux lecteurs de Télérama. Elle en sait quelque chose : sa propre mère avait été condamnée pour escroquerie l'année dernière.