"Frédéric Lefebvre il y a deux semaines, Nadine Morano aujourd'hui. Si j'ai David Douillet la semaine prochaine, j'ai le tiercé dans l'ordre" lance Sophia Aram mercredi matin au micro de France Inter. Le ton est donné pour sa chronique qu'elle délivre aux côtés de la ministre, présente en studio. "J'ai commencé par répondre à l'attente que vous aviez exprimée à l'égard des jeunes musulmans en évitant de porter une casquette à l'envers et de parler en verlan, ça ira comme ça ?" lance-t-elle. Fait rare, la ministre l'interrompt : "On prend une phrase, on la sort de son contexte, heureusement que j'ai fait filmer le débat parce que franchement..." L'humoriste enchaîne, diffuse un extrait de l'émission "Envoyé Spécial" qui lui a consacré un portrait, puis un extrait de ses interventions publiques à propos des banlieues.
Puis Sophia Aram ironise à propos de son activité sur les réseaux sociaux : "Depuis que je lis vos messages sur Twitter, j'ai découvert de votre esprit qu'il était capable d'une grande complexité comme quand vous écrivez 'je tape plus vite que mes doigts mais je corrige plus vite que ma pensée'". Patrick Cohen s'esclaffe en studio, Nadine Morano sourit. "On voit tout de suite que vous avez au moins autant de capacité d'abstraction qu'un Jean-Claude Van Damme" lâche Aram, corrigée aussitôt par Morano : "Elle est facile celle-là, c'est un twitto qui l'a écrite, copieuse !"
Puis Sophia Aram cite pour conclure le livre que Guy Carlier a consacré à la ministre (petit rappel, les deux humoristes se détestent) : "Il se laisse distraire par ses troubles émotionnels au point de confondre populaire et vulgaire." On entend alors le bip horaire, la chronique est finie et chacun doit rentrer chez soi. En théorie. Car Nadine Morano réagit une nouvelle fois : "Oh c'est pas beau ça, franchement, je trouve que votre conclusion est vraiment assez... Moi je ne vous qualifierais pas de vulgaire parce que je ne vous connais pas. Vous ne me connaissez pas non plus... Et je trouve que votre conclusion est franchement... malhonnête. Franchement, c'est pas terrible ! Votre papier, vous feriez mieux de l'alimenter sans aller sur Internet de manière très facile en prenant les premières vidéos qu'on voit qui ont été coupées, trafiquées. Idem quand vous parlez de l'identité nationale. Avez vous déjà vécu dans une cité ?"
"Absolument, 20 ans de ma vie" lui rétorque Sophia Aram. "Eh bien 25 ans de ma vie moi vous voyez !" s'amuse Morano. Et tac ! "Plus que moi vous êtes trop forte" joue Aram. "Qualifier quelqu'un de vulgaire que vous ne connaissez pas, c'est indécent ! Je vous le dis, c'est pas le niveau d'un journaliste !" lance la ministre. "Je ne suis pas journaliste mais humoriste" tente Aram. "C'est trop facile ça, vous ne me faites pas rire" tacle Morano. Patrick Cohen tente de siffler la fin de la récré, même Thomas Legrand dont le micro était coupé intervient. Mais il devient difficile d'interrompre la ministre. Et la discussion s'est visiblement poursuivie une fois les micros coupés. "Hors antenne, l'engueulade continue : @nadine__morano à @SophiaAram 'vous n'auriez pas dit ça à un homme' " écrit sur son compte twitter une journaliste de France Inter. Second round ce soir : Nadine Morano sera l'invitée de "C a vous" sur France 5 face une nouvelle fois à Patrick Cohen. Quant à Sophia Aram, elle sera en face, sur le plateau du Grand Journal de Canal +.
Sophia Aram n'aime pas beaucoup Nadine Morano. Déjà lundi, pour sa première chronique de l'année, elle s'était moquée de son attitude sur Twitter pendant les fêtes : "En déclarant qu'elle pense (dans le JDD, ndlr), Nadine Morano nous livre une information et une bonne nouvelle qui égaye ce début d'année ! Mais le problème demeure car Nadine tweete plus vite qu'elle ne pense." Interrogée mardi par puremedias.com à ce sujet, Nadine Morano confiait assumer toutes les critiques : "Cela ne me dérange absolument pas (...) J'ai le sens de la formule et de la répartie. Je n'y peux rien, c'est inné. C'est quelque chose qui m'amuse, j'adore jouer avec les mots."