Pendant trois ans, Stéphane Guillon a parcouru la France avec son one man show, sans aucun problème. Il a même profité de quelques jours de repos pour faire parler de lui, notamment au "Petit Journal" de Yann Barthès sur Canal+ avec son éloge à Nicolas Sarkozy. Mais le 26 mai dernier, lors de sa dernière représentation à Bastia, en Corse, les choses ne se sont pas passées comme prévues.
Comme le révèlent nos confrères de Corse Matin, une personne en fauteuil roulant a été priée de quitter le premier rang, sous peine de "déstabiliser Stéphane Guillon". "Quand on n'assume pas de faire un sketch sur les handicapés devant des handicapés, on ne le fait pas. Pendant cinq ans, Stéphane Guillon s'est moqué de Sarkozy. Alors, quoi ? S'il s'était retrouvé face à Sarkozy, il aurait perdu ses moyens ?" explique Christian Badoual, la personne handicapée victime de l'incident.
Aujourd'hui, dans les colonnes du Parisien, Stéphane Guillon se dit "profondément peiné et désolé". "Je suis stupéfait qu'on puisse écrire que j'aurais pu être gêné par la présence d'un handicapé à mon spectacle. Ca fait trois ans que je joue ce sketch, parfois avec deux rangs entiers d'handicapés devant. Une de mes fiertés est justement d'avoir été un des premiers, avant Intouchables, à ouvrir une fenêtre de rire sur le handicap" indique l'humoriste.
Il explique avoir proposé à Christian Badoual une autre place pour son confort, celles réservées aux fauteuils roulants étant au même niveau que la scène à Bastia. "J'avais envie qu'il soit mieux placé pour pouvoir mieux apprécier le spectacle. Et c'est pour cela que j'ai dit à mon régisseur : 'Tu vas le voir et tu lui proposes d'être déplacé un peu sur le côté'" explique Stéphane Guillon, qui avance un manque de tact du régisseur, avec qui il ne souhaite plus travailler. L'humoriste confie avoir présenté ses excuses à Christian Badoual à l'issue du spectacle.