Touchée par une vague de protestations depuis début 2011, dans le prolongement des révolutions arabes égyptiennes, tunisiennes et libyennes, la Syrie est désormais en proie à une véritable guerre civile entre fidèles et opposants au régime du président Bachar al-Assad. Alors que l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme a fait état de plus de 23.000 morts depuis le début de la révolte, le pays reste très fermé aux journalistes étrangers. Après le décès de Gilles Jacquier tué à Homs en janvier dernier et de la journaliste britannique Marie Colvin en février, ce sont désormais les journalistes syriens qui sont la cible d'attaques.
Depuis plusieurs jours, plusieurs reporters syriens ont en effet été enlevés voir assassinés par des rebelles qui remettent en cause la version des faits qu'ils dépeignent dans les médias publics du pays. Dans la nuit de vendredi à samedi, Ali Abbas, journaliste pour l'agence officielle syrienne Sana, a ainsi été tué à son domicile aux alentours de Damas, quelques heures avant que trois autres journalistes travaillant pour la chaîne privée pro-gouvernementale Al-Ikhbariy, accompagnés de leur chauffeur, soient enlevés dans un faubourg de la capitale. Un nouvel enlèvement a par ailleurs été signalé aujourd'hui : journaliste de la télévision iranienne en langue arabe Al-Alam, Ahmad Sotuf est en effet porté disparu depuis plusieurs jours et aurait été enlevé "par des groupes terroristes armés" selon sa direction.