Jour de fête nationale pour les fans d'"Ici tout commence". Lundi 1er novembre, à la veille du premier anniversaire du feuilleton de TF1, la première convention de la série a été organisée à Paris en présence de 1.000 fans tirés au sort - sur 70.000 candidats - et de pas moins de 28 comédiens. Si Clément Rémiens, Frédéric Diefenthal et Benjamin Baroche avaient déjà fait l'expérience de la rencontre avec leur public, que ce soit à la sortie des studios dans le Gard, au festival Séries Mania à Lille, ou au festival de la fiction de La Rochelle, c'est la première fois qu'un événement d'une telle ampleur était proposé par TF1 et par Newen, puissante filiale de production du groupe audiovisuel, qui produit à la fois "Ici tout commence" et "Demain nous appartient".
A l'antenne depuis 2017, le premier feuilleton quotidien de TF1 n'a pour l'heure pas bénéficié d'une telle opération de relations publiques. Satisfaite de l'engouement observé une après-midi durant à Paris hier, TF1 envisage cependant de réitérer ce type de rencontres de grande envergure pour son feuilleton de 19h. Dans ce domaine comme dans d'autres, le succès de l'innovant "Ici tout commence" semble devoir inspirer son plus sage aîné.
Peut-on pour autant affirmer qu'"ITC" a ringardisé "DNA" ? Clairement non, selon la productrice Sarah Farahmand, qui a fait ses armes dans "Demain nous appartient", avant de devenir la productrice d'"Ici tout commence". "Je ne pense pas que nous ayons ringardisé 'Demain nous appartient'. On a proposé un autre modèle de série quotidienne, différent des trois autres, dans un univers clos. 'DNA' porte toujours des thématiques fortes et actuelles", défend la productrice, interrogée par puremedias.com en marge de la convention "ITC".
Reste que "Demain nous appartient" dispose depuis le mois de mars d'un nouveau directeur de collection, Marc Kressmann, tandis qu'Eric Fuhrer, qui auparavant officiait sur les deux feuilletons, se consacre désormais au seul "Ici tout commence". La mission de Marc Kressmann a été de réfléchir au 1.000e épisode - diffusé le 26 août dernier - et au "renouveau de la série", comme il l'a récemment expliqué dans le podcast de "Demain nous appartient" publié par TF1. Sans pour autant évoquer un lien de cause à effet avec l'arrivée d'"Ici tout commence".
"Il faut faire évoluer la série parce que le goût des gens évolue vite. On peut se tromper, mais un épisode chasse l'autre. On avance", a-t-il justifié. "Avec Marc Kressmann, notre nouveau directeur de collection, nous visons un meilleur équilibre entre thriller, romance et comédie", a précisé de son côté Aude Thévenin, la productrice de "Demain nous appartient", dans une interview accordée il y a quelques semaines à "Télé 2 Semaines".
Pour son "renouveau", "Demain nous appartient" semble en tout cas emprunter quelques recettes à son cadet. Il y a un an, le feuilleton de 19h s'ouvrait ainsi par un générique classique interprété par Lou, ex-candidate de "The Voice Kids", comédienne dans la série. Il y a encore un an, le lycée de "DNA" était un décor en carton-pâte ressemblant davantage à celui d'une école primaire. Au même moment, "Ici tout commence" débarquait sur la première chaîne avec un générique entraînant signé Gims, des décors naturels haut de gamme et un cast de jeunes inconnus faisant la part belle à la diversité et des profils inédits pour une fiction quotidienne tel que celui d'Eliott, personnage non-binaire interprété par Nicolas Anselmo.
Seulement un an après l'arrivée à l'antenne d'"Ici tout commence", le générique de "DNA" est désormais interprété par le très populaire Vianney. Dans le même temps, le feuilleton amiral a investi dans des décors naturels - à commencer par le lycée, désormais beaucoup plus crédible - et une cheffe de cuisine au caractère irascible, Vanessa (Victoire Dauxerre), a même fait son arrivée. Un rôle qui n'est pas sans rappeler celui campé par Benjamin Baroche, alias le redouté chef Emmanuel Teyssier dans "Ici tout commence"... Petit bonus, là où son cadet a continué à miser sur des comédiens peu connus, son aîné a privilégié l'arrivée de nouveaux acteurs populaires comme Jennifer Lauret, que les téléspectateurs de TF1 ont vu grandir et évoluer depuis les années 1990, que ce soit dans "Une famille formidable" ou "Julie Lescaut".
Des ingrédients suffisants pour prendre "un nouveau départ" et "pour écrire une histoire", comme le chantait jadis Lou ? Pour l'heure, si "Ici tout commence" rassemble chaque soir plus de fidèles que le premier numéro de "N'oubliez pas les paroles" sur France 2, "Demain nous appartient" n'est pas parvenu à damer le pion au jeu musical de la Deux depuis le 28 septembre dernier. Le feuilleton d'Ingrid Chauvin peut en revanche compter sur son puissant replay pour reprendre le leadership à J+7. Et comme "ITC", il s'appuie sur de solides scores quotidiens sur la cible commerciale.
Côté fans, l'opposition entre les deux feuilletons ne semble en tout cas pas exister. Ceux croisés dans les files d'attente de la Cité des sciences à la Villette, à Paris, où se déroulait la convention "Ici tout commence" lundi, reconnaissent tous que "Demain nous appartient" leur a servi de porte d'entrée pour découvrir "Ici tout commence". Et qu'ils continuent à regarder les deux séries maison de TF1.
Pour Lou et Dorian, jeune couple d'une vingtaine d'années, ce sont d'ailleurs les deux seules séries françaises qu'ils suivent aussi assidument sur la chaîne. Pour Véronique et Tiffany, mère et fille venues du 77 pour la convention, "Demain nous appartient" comme "Ici tout commence" font désormais partie intégrante de leur quotidien. Enfin, Régine, retraitée accompagnée de son mari Jean-Marc, juge que "les deux feuilletons sont complémentaires" mais parle plus volontiers d'"Ici tout commence" dont elle apprécie la thématique cuisine et le jeune cast.
Point commun à ces trois couples de témoins pris au hasard : aucun d'entre eux ne regarde les deux autres feuilletons concurrents que sont "Un si grand soleil" sur France 2 et "Plus belle la vie" sur France 3, la doyenne des séries quotidiennes françaises également produite par Newen. De quoi inciter ces mêmes productions à opter à leur tour pour un "renouveau" ?