On imagine Véronique Genest assaillie de toutes parts depuis l'annonce de son entrée en politique. Elle sera candidate, comme suppléante de Jonathan-Simon Sellem, aux élections législatives dans la 8ème circonscription des Français à l'étranger. Sa candidature est "sans étiquette" mais l'actrice a confié la teneur de ses idées au Nouvelobs.com.
"On se situe entre l'UDI et l'UMP. Même si je suis humainement de gauche, sur le plan de l'économie, je serais plus à droite qu'à gauche. Ce qui ne m'empêche pas d'être favorable au mariage homosexuel mais avec certaines restrictions", estime l'interprète de Julie Lescaut. Mais encore ? "Mes combats personnels se situent sur les plans de l'éducation des enfants, l'égalité des femmes, des actions à mener pour s'occuper des jeunes avant qu'il ne soit trop tard, mais bien sûr la défense des Français à l'étranger, et pas seulement en Israël : il y a beaucoup de choses à faire dans cette 8e circonscription pour des pays comme la Turquie, l'Italie ou la Grèce, par exemple. Songer aussi à ce que deviendront ces expatriés ou bi-nationaux qui sont amenés à revenir en France alors que leurs retraites sont en danger."
Etre comédienne et s'engager politiquement, c'est loin d'être contradictoire selon elle. Si elle donne de sa personne, c'est parce que c'est plus fort qu'elle : "Il y des moments où j'arrive pas à fermer ma gueule. Si je ne dis rien, je suis mal dans ma vie. C'est juste parce que je m'investis dans mon pays. Si on a des idées, faut les défendre, ne pas avoir peur de ce qu'on est et de segmenter son public."
"Segmenter", c'est tout à fait le risque. En septembre dernier, l'actrice française avait fait grand bruit, affirmant que l'islam était "dangereux pour la démocratie", se déclarant elle-même islamophobe. Des propos qui ont bizarrement changé de teneur aujourd'hui : "Je ne suis ni raciste, ni xénophobe et bien au contraire ouverte au monde. Il y a ceux qui me balancent "Tu vas rouler pour le FN". Ce sont des imbéciles. Je suis qui je suis, je suis agnostique, tolérante avec ceux qui croient mais faut pas m'emmerder !".
Une absence totale de langue de bois qui pourrait surprendre dans l'hémicycle. Mais Véronique Genest rassure : "Dans cette affaire, je ne suis que suppléante !" Si elle fait gagner Jonathan-Simon Sellem, elle ne siégera à l'Assemblée que s'il arrive à son titulaire un drame qui l'empêche d'exercer son mandat (maladie ou décès).