Dans un long article intitulé "Canal+, fini de rire", Raphaëlle Bacqué décrit pour "M, Le magazine du Monde" l'ambiance particulière qui règne actuellement dans les couloirs de Canal+. Racontant les coulisses de la reprise en main musclé du groupe audiovisuel par Vincent Bolloré, la journaliste en profite pour dresser en creux un portrait du mystérieux homme d'affaires breton.
Raphaëlle Bacqué montre notamment comment Vincent Bolloré veut faire peur et aime à faire peur. "Si j'avais un problème avec votre impertinence, je vous aurais virés !", aurait-il ainsi lancé à l'équipe du "Petit Journal". Il sait aussi s'amuser de la peur qu'il inspire comme lorsqu'il déclare : "J'espère que vous avez passé un bon été, sans avoir peur des purges", devant un parterre de managers de la chaîne réunis à la rentrée.
Dans "Canal+, fini de rire", les lecteurs pourront s'apercevoir de l'activisme tous azimuts de Vincent Bolloré au sein du groupe médias. L'homme d'affaires a ainsi un oeil sur tout, veillant tout aussi bien sur la définition de la stratégie globale de Vivendi que sur l'écriture de la nouvelle version des "Guignols". Raphaëlle Bacqué affirme même que Vincent Bolloré aurait écrit des saynètes pour l'émission satirique afin de mieux illustrer ce qu'il en attendait désormais.
Dans cet article, Vincent Bolloré apparaît surtout comme totalement imperméable aux critiques qu'ils suscitent. "La seule chose qui lui importe est de suffisamment ménager les pouvoirs politiques, de droite comme de gauche, pour ne pas gêner la bonne marche de ses affaires", écrit ainsi la journaliste. Pour exemple, elle cite le cas du "Grand Journal" à propos duquel Vincent Bolloré aurait déclaré : "On va peut-être se planter au début, tout le monde nous critiquera, mais ce n'est pas grave. On a le temps, on a l'argent".