Vendredi 13 novembre, alors que toutes les chaînes d'information ont basculé très rapidement en édition spéciale après les premières attaques au Stade de France, France 2 était larguée. La chaîne publique a pris l'antenne en catastrophe à 23h55 (notre vidéo) avec un morceau de l'intervention de François Hollande. En studio, ont été dépêchés en urgence Nathanaël de Rincquesen, Nathalie Saint-Cricq et Étienne Leenhardt. En face, TF1 a basculé sur LCI une heure plus tôt, à 22h52. Un raté alors que depuis plusieurs années, France 2 n'hésite pas à casser son antenne en cas d'événement majeur.
"Par hasard, j'étais à côté du Bataclan, j'ai alerté sur le fait qu'il se passait quelque chose alors que BFMTV ne parlait encore que du Stade de France, explique ce matin à Télé Obs Vincent Meslet, patron de France 2. Mais depuis qu'a été supprimé le Journal de la nuit, en juin 2013, nous n'avons plus, à cette heure-là, les moyens techniques nécessaires – cameramen, régie... – pour réagir dans l'instant. Les moyens existants étaient mobilisés par le 'Grand Soir' de France 3".
Ce raté, qui a frustré bon nombre de journalistes de France 2, justifie, selon Meslet, la création d'une chaîne d'informations en continu de service public. "Des journalistes étaient là, on a rouvert la régie finale, tout cela a pris du temps. TF1, elle, a basculé LCI sur son antenne. Un débriefing sérieux s'imposera, à froid. Ces événements prouvent la nécessité de créer une chaîne d'info", explique-t-il. Cette chaîne d'information devrait voir le jour en septembre 2016, selon les voeux de Delphine Ernotte, la nouvelle présidente.