Nouveau générique et nouveau décor. Après six ans de bons et loyaux services, l'équipe de "C dans l'air" a dit adieu ce week-end à son plateau, pour proposer dès ce soir à ses téléspectateurs sur France 5 un nouvel écrin dans lequel débattront quatre invités en direct, sous la houlette de Caroline Roux. Le sujet abordé ce soir ? Le grand débat national et les pistes envisagées par le gouvernement pour la suite. Interrogée par puremedias.com, la journaliste évoque les principaux chantiers de son émission, qui est le rendez-vous de la chaîne le plus suivi chaque jour.
Propos recueillis par Christophe Gazzano."C dans l'air" adopte de nouveaux habits dès ce soir. Quels sont les principaux changements ?
On laisse plus de place à l'image. C'est un décor assez spectaculaire, plus moderne, qui donne quelque chose de plus statutaire à l'émission, qui est vraiment le prime de France 5. Le programme garde malgré tout son côté modeste : ce n'est pas du divertissement, on ne casse pas nos codes. C'est un décor qui redonne du souffle à l'émission, qui nous ressemble un peu plus à Axel de Tarlé (qui présente "C dans l'air" le samedi) et à moi. Le plateau est un peu clos, ce qui permet de garder la parole, de donner une ambiance un peu particulière.
Le générique, la musique changent également, tout comme le logo. C'est un gros changement pour "C dans l'air" où on fait des modifications la main tremblante, comme pour toutes les émissions qui sont devenues des institutions. On a aussi retravaillé la lumière pour que ce soit moins glacé. En revanche, il y a des choses qui restent : le code couleur de "C dans l'air" et la table, ainsi que les tabourets, comme une espèce de fétichisme (sourire). C'est une émission où le fond compte plus que la forme, ça restera le cas, mais on s'est dit qu'on allait rendre la forme plus agréable et je pense que c'est vraiment très réussi.
Combien "C dans l'air" compte-t-il d'intervenants au total ?
De tête, je dirai que nous avons un fichier de 200 noms et il y en a une cinquantaine qui sont plus récurrents que les autres.
"Les émissions sans femmes sont toujours vécues par nos équipes comme un échec"
Un chantier avait été entrepris pour inviter plus de femmes autour de votre table. Y a-t-il eu des progrès ?
Nous comptons environ 35% d'invitées, cela a été salué par le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel, ndlr). J'ai été très fière qu'on fasse un peu figure de modèle, parce qu'on s'est battus pour cela et on continue de se battre. Ce n'est cependant pas satisfaisant, j'adorerais me rapprocher de la parité. Ce soir, nous aurons deux femmes en plateau. Quand on n'en a qu'une, on n'est pas contents, et désormais, les émissions sans femmes donnent lieu à un débrief derrière pour savoir pourquoi on a échoué. C'est toujours vécu par nos équipes comme un échec. Ca nécessite un vrai volontarisme de notre part. Les mentalités sont difficiles à changer, il y a des domaines où il y a moins de femmes, mais on y arrive et c'est un peu bête ce que je vais dire, mais quand on veut, on peut, et je vous assure que la volonté, on l'a.
Dans les sujets traités à l'antenne, veillez-vous à un équilibre entre les thématiques nationales et internationales ?
Oui. Dans la semaine, on aime bien aller voir ailleurs au moins une fois quand l'actualité ici ne nécessite pas qu'on s'y attarde. On préférera toujours faire une bonne émission "Brexit" qu'une 15e émission "Gilets jaunes".
Justement, n'avez-vous pas l'impression d'en avoir trop fait autour de la thématique des Gilets jaunes ?
Non, mais on veille à ne pas trop tirer à la ligne. On essaye toujours d'apporter du contenu, trouver un sujet qui tienne sur trois reportages et 1h10 de débat. Tous les sujets ne s'y prêtent pas. Par exemple, ce soir, je n'ai pas l'impression de faire une émission "Gilet jaune". Je vais faire une émission politique sur un président qui essaie de sortir d'une crise et qui utilise les leviers institutionnels, avec tous les problèmes que cela pose.
"Un nouveau prime consacré à la tentation populiste en Europe"
Un nouveau prime de "C dans l'air" est prévu dans les prochaines semaines sur France 5. Pouvez-vous nous en dire plus ?
On a mélangé tout ce qui fait le succès de "C dans l'air" dans un film de 90 minutes qui sera consacré à la tentation populiste en Europe, avec à la fois des entretiens que j'ai menés avec de grandes figures européennes, de l'expertise avec les récurrents de "C dans l'air", et du reportage, qui est la marque de fabrique de l'émission.
Cela signifie-t-il qu'il n'y aura pas de débat en plateau, contrairement au précédent prime ?
Je ne pense pas. La dernière fois, on s'est rendu compte que tout avait été dit dans le sujet et qu'on avait été un peu redondants. On a donc décidé de laisser plus de place au reportage.
Enfin, savez-vous si "C dans l'air" restera à l'antenne tout cet été ?
Oui. "C dans l'air" est à l'antenne et en direct toute l'année. Nathalie Darrigrand (directrice des programmes de France Télévisions, ndlr) a l'habitude de dire que c'est le "20 Heures" de France 5. Un "20 Heures", ça ne s'arrête pas pendant les vacances, "C dans l'air" non plus.