Il n'apprécie pas le magazine. Ce mercredi, lors d'une conférence de presse, Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), s'est exprimé au sujet du scandale lié aux agressions sexuelles dans le patinage français. La semaine dernière, la patineuse Sarah Abitbol s'est confiée auprès de "L'Obs" pour dénoncer les faits de viol, attouchements et harcèlements sexuels qu'elle aurait subis de la part de son entraîneur, Gilles Beyer, lorsqu'elle avait 15 ans. La sportive a également témoigné dans un livre baptisé "Un si long silence". Au même moment, d'autres patineuses, moins célèbres, ont aussi parlé dans différents médias de faits identiques avec cet entraîneur et d'autres hommes du milieu des sports de glace.
Interrogé sur la couverture médiatique de cette affaire, Didier Gailhaguet a estimé que les médias n'avaient parlé que du cas de Sarah Abitbol. "Ce qui me touche le plus, c'est qu'on ne parle pas des trois autres victimes. Ca, je trouve ça invraisemblable. Parce qu'elles n'ont pas été championnes. Parce qu'elles ne sortent pas un livre. Parce qu'elles n'ont pas un agent particulier", a commencé le président de la FFSG. Et de lâcher : "Toutes les personnes qui doivent se plaindre maintenant s'adressent à 'L'Obs'. Ce qui me choque profondément ! Mais bon... Pourquoi pas ! L'important est que la libération de la parole se fasse..."
Face à ce tacle, une journaliste de "L'Obs", présente lors de la conférence de presse, a tenu à interrompre le président de la Fédération. "Excusez-moi monsieur ! J'aimerais juste répondre parce qu'il y a une mise en cause de 'L'Obs'", a-t-elle lancé. "C'est plutôt 'L'Obs' qui les a mis en cause", a glissé Didier Gailhaguet. "Moi, ce qui me choque, excusez-moi, c'est que les victimes se retrouvent aujourd'hui... Si vous pouvez juste écouter ce que j'ai à vous dire ?", a enchaîné la journaliste, alors que le PDG discutait avec son avocat. "J'ai des oreilles, madame !", a-t-il répondu.
"Ce qui vous choque, c'est que des victimes s'adressent à 'L'Obs'. Moi ce qui me choque, c'est que des victimes doivent s'adresser à 'L'Obs' parce qu'elles n'ont pas pu s'adresser au sein de la Fédération qui aurait dû les protéger. Si aujourd'hui les victimes s'adressent aux magazines, c'est parce qu'il y a eu un énorme problème d'écoute", a recadré la journaliste de l'hebdomadaire. D'un ton condescendent, Didier Gailhaguet a poursuivi : "Si vous le dites, madame. Si vous le dites... Mais je vous ai cité un nombre de cas qui ne vous intéressent pas. J'ai bien compris. Mais pourtant, ils ont été dans l'actualité et la réalité. Ces cas, on les a tous traités. Si on les a traités, c'est qu'on en a été informés". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.