La polémique enfle depuis plusieurs jours. Hier soir, dans "19h Max" sur BFMTV, le député François Ruffin était en duplex depuis l'Assemblée nationale pour évoquer les "Uber Files", révélés par le Consortium international des journalistes d'investigation. Des milliers de documents internes d'Uber, datés de 2013 à 2017, montrent que la société américaine de VTC a pu bénéficier de la bienveillance du ministre de l'Economie de l'époque, Emmanuel Macron, actuel président de la République.
Pour Laure Closier, journaliste économique, habituellement sur l'antenne de BFM Business, il n'y a pas forcément de scandale dans cette affaire : "Je vois un ministre de l'Economie qui discute avec des patrons. Il les reçoit. Il leur répond. Il a un ton peut-être parfois un peu trop personnel avec le patron d'Uber. Mais je vois une activité de lobbying classique. Je vois même un homme politique qui a annoncé depuis des années la couleur de sa vision de la politique française et de la manière dont il fallait qu'elle s'ouvre. (...) Il fait ce pour quoi, à mon avis, doit être payé un politique".
"Vous, madame, vous dites qu'Emmanuel Macron est là pour faire ce que doit faire un ministre de l'Economie. Vous, vous êtes là pour faire ce que doit faire un éditorialiste sur Business FM ! C'est-à-dire défendre Emmanuel Macron, défendre la start-up nation, défendre le banquier des affaires qui se trouve maintenant à l'Elysée et défendre les firmes qui vont avec", a balancé François Ruffin. Et de lâcher : "Vous êtes la seule dans ce pays à considérer comme normal qu'un ministre vienne miner dans le dos des autres ministres, un projet de loi qui vient d'être mis en place par le gouvernement".
La journaliste, présente en plateau, a demandé si Emmanuel Macron "aurait dû défendre le lobby des taxis" : "C'est ce qu'il aurait dû faire ?". "Ce n'est pas le lobby des taxis. Il y avait une loi qui avait été mise en place. C'est la loi Thévenoud, qui venait réguler le marché des plateformes. Evidemment, Uber souhaitait que ce soit dérégulé !", a répondu l'élu de la Nupes. Et de tacler : "Vous en êtes satisfaite, très bien ! C'est un point de vue très marqué que vous donnez là ! Ce n'est pas un point de vue de journaliste objective ! Là, vous défendez monsieur Macron et vous défendez Uber. Vous êtes sans doute payée pour ça !".
"Non, François Ruffin, franchement !", a recadré immédiatement Maxime Switek, le présentateur de la tranche. "Je ne suis pas payée pour ça ! Et je ne suis même pas payée par Uber. Je vais aller plus loin. Pour moi, je pense qu'aujourd'hui, la suite, c'est de remettre en place le statut d'auto-entrepreneur et de faire en sorte que la France n'ait pas des travailleurs bien encadrés par leur contrat de travail et des travailleurs de seconde zone. Effectivement, la seconde partie n'a pas été faite. On a laissé ces gens sans protection. Vous voyez, c'est aussi ça, BFM Business !", a conclu Laure Closier. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.