Un drame qui déchaîne toujours les passions. Alors que la chaîne américaine HBO a achevé la semaine dernière la diffusion de sa mini-série "Chernobyl", réalisée par Johan Renck ("Breaking Bad", "The Walking Dead") sur la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl dans la nuit du 26 avril 1986, les Russes ont tourné leur propre série sur le sujet, comme le rapporte "The Hollywood Reporter". La série, produite par la chaîne d'état russe NTV a été mise en boîte l'année dernière en Biélorussie et se trouve actuellement au stade de la post-production.
Financée en partie par le ministère de la Culture russe - à hauteur de 460.000 dollars sur un budget total au montant non divulgué - elle arrivera à point nommé pour servir de contre-point à la version américaine, qui a reçu un accueil critique mitigé en Russie. Un quotidien russe très lu a ainsi titré : "'Chernobyl' n'a pas montré la partie la plus importante de l'histoire - notre victoire". Une des théories de la série, qui sous-entend que les autorités soviétiques ont eu quelques réticences à reconnaître leurs erreurs et que cela a eu de graves conséquences sur la suite des événements, a été mal reçue par les autorités russes.
Si d'un côté des médias pro-Kremlin ont fait part de leur sentiment de "honte" de voir la tragédie être traitée par une chaîne américaine ; de l'autre, la série de HBO a obtenu la note moyenne de 9,1/10 sur l'agrégateur de critiques russe "KinoPoisk", l'équivalent local du célèbre site américain "IMDb" qui lui, lui a attribué un excellent 9,6, faisant de "Chernobyl" la série la mieux notée à ce jour.
La future série russe prendra un point de vue radicalement opposé par rapport à son homologue américaine. Alors que HBO suivait sur cinq épisodes, à partir d'un travail très documenté, la trajectoire de trois personnages - deux physiciens nucléaires et le vice-premier ministre soviétique - la chaîne NTV prévoit de s'intéresser à un agent de la CIA envoyé à Pripyat, près de la centrale nucléaire, pour récupérer des renseignements sur la centrale et poursuivi par un agent de contre-espionnage russe.
Une histoire qui s'inspire d'une théorie répandue autour de Tchernobyl, faisant état de l'implication d'un agent des services secrets américains. Malgré cette approche fictionnelle, le réalisateur de la future série, Alexeï Muradov, ambitionne de raconter ce qui s'est "réellement passé" en avril 1986.