A la porte. Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Economie Bruno Lemaire étaient en déplacement sur le site de production de l'entreprise L'Oréal, à Lassigny, dans l'Oise. Une visite qu'avait prévu de couvrir une équipe de France 3 Hauts-de-France. Mais sur l'équipe de trois personnes, seules deux ont été autorisées à pénétrer dans l'usine, le journaliste reporter d'images et le preneur de son. La journaliste Marie Roussel a été priée de patienter à l'extérieur, "avec ses questions et un simple dossier de presse", relate le site régional de France 3. La journaliste a décidé de partager son indignation avec les téléspectateurs dans une vidéo diffusée sur le site de la chaîne où elle apparaît carte de presse en main, devant l'entrée du site.
"Grâce à elle (sa carte de presse, ndlr), je fais tous les jours des reportages et je rends compte de ce que j'ai vu sur le terrain. Mais aujourd'hui, elle ne m'a servi à rien", a expliqué Marie Roussel. J'étais censée vous raconter la visite d'Edouard Philippe chez L'Oréal, problème, sans pouvoir y assister". Elle a rappelé que ses deux collègues avaient été autorisés pour tourner des images, diffusées d'ailleurs pendant la mise au point de la journaliste de France 3. "Pas de chance, il n'y avait de place ni pour moi, ni pour mes questions, dans le pool autorisé par Matignon à suivre les pas du Premier ministre. C'est vrai que les ateliers sont un peu exigus : l'entreprise ne fait que 45.000 m2", a-t-elle poursuivi, ironique.
Elle a ensuite brandi sur le même ton le dossier de presse qui lui a été remis, qu'elle a qualifié de "joli livret sur papier glacé, avec plein de photos de rouges à lèvres et de shampoings à l'intérieur". La journaliste a cité quelques phrases issues de ce document, qui présente le fleuron français comme "un modèle d'excellence sociale et sociétale". "Moi, j'aurais bien aimé savoir comment les 475 salariés de Lassigny voient leur avenir au-delà de ces annonces, s'est interrogée Marie Roussel.
"Oui, la majorité des salariés était sans doute très fière de présenter tout cela au Premier ministre, a-t-elle poursuivi. Mais rappelons ce qu'est un reporter, étymologiquement. C'est celui qui rend compte de ce qu'il a vu. Or, de cette visite, je n'ai rien vu. Matignon et le groupe L'Oréal verrouillent tout. Cela s'appelle de la communication, pas du journalisme", a conclu la journaliste de France 3. Sur son site, la chaîne précise que ses journalistes ont quand même été conviés "au discours du Premier ministre dans une salle avec petits fours". puremedias.com vous propose de découvrir les explications données par la journaliste.