Le député Pierre Lellouche a du mal à digérer son passage au "Grand Journal" mardi soir sur Canal+. Invité d'Antoine De Caunes pour évoquer les élections municipales, la poussée du Front national ou encore le possible remaniement gouvernemental, le député UMP a été surpris par une question à quelques minutes de la fin de l'émission.
Hélène Jouan lui rappelle alors un épisode survenu dimanche soir, au cours duquel Pierre Lellouche, député de Paris, aurait tenu des propos sexistes devant Claire Carré, candidate d'Europe Ecologie Les Verts aux municipales dans le VIIIème arrondissement de la capitale. Hélène Jouan cite d'abord le tweet en question avant d'envoyer un magnéto dans lequel Claire Carré renouvelle ses accusations.
"Monsieur Lellouche, après m'avoir regardé de la tête aux pieds, m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit 'Ah vraiment, les femmes écolo, vous êtes bonnes (...) et puis madame Pompili, avec laquelle je travaille à l'Assemblée nationale, qu'est-ce qu'elle est bonne'. Son regard était totalement lubrique, ça m'a énormément choquée", explique ainsi Claire Carré.
En plateau, le député UMP évoque des propos "déformés" et annonce avoir déjà saisi son avocat. Mais Noël Mamère prend alors la parole pour en remettre une couche. "C'est le même Pierre Lellouche qui, au moment de la discussion du PACS en 1999 avait dit, le 8 novembre très exactement, à propos des couples homosexuels 'Stérilisez-les'", lance ainsi le député de la Gironde. Il sort ensuite de sa poche une feuille et cite à nouveau Pierre Lellouche.
Aujourd'hui, Pierre Lellouche revient sur cet épisode auprès de nos confrères du Lab. "Je l'ai perçu comme un guet-apens. Ce n'est pas possible que Noël Mamère se balade avec mes déclarations d'il y a 15 ans dans la proche. Je doute qu'il soit là tous les matins en ayant en totalité en tête toutes mes déclarations", note d'abord le député, avant d'annoncer qu'il envisage de porter plainte contre la rédaction du "Grand Journal", qui aurait orchestré ce piège. "Ce sont des méthodes totalitaires qui sont utilisées. Ce sont des méthodes de désinformation. Quand on a envie de piéger quelqu'un", note-t-il ainsi.
Contactée par puremedias.com, la rédaction du "Grand Journal" dément tout "traquenard" et regrette que la séquence ait pu être perçue comme telle. "La liste des invités de l'émission est annoncée chaque jour dans l'après-midi. Claire Carré a appris par elle-même que Noël Mamère serait présent et a pris contact avec lui. C'est lui qui a décider de préparer une sortie au cas où ce tweet et ces propos seraient évoqués. Nous l'avons découvert en même temps que le téléspectateur", nous indique-t-on.
Le fait que cette séquence intervienne en fin d'émission n'était pas non plus calculé. "La séquence devait être diffusée plus tôt, mais le débat entre les invités a duré plus longtemps que prévu, et la séquence en a donc remplacé une autre", nous précise la production. Par ailleurs, si Pierre Lellouche venait à porter plainte contre la rédaction de l'émission, celle-ci indique qu'elle dispose de preuves étayant sa version des faits.