Un dialogue de sourds. Mercredi soir dans "Face à BFM" sur BFMTV, Maxime Switek et les principaux visages de l'antenne recevaient la candidate Les Républicains à la présidentielle Valérie Pécresse. Maxime Switek a souhaité interroger en début d'émission l'actuelle présidente de la région Ile-de-France sur la polémique d'hier, à savoir la parution dans "Libération" d'une enquête fouillée remettant en cause la sincérité du scrutin interne organisé par le parti Les Républicains pour désigner son candidat. Selon le quotidien, des personnes décédées - et même un chien - auraient pu voter à cette occasion en fin d'année.
Mais le présentateur de BFMTV a aussi soumis à son invitée le cas de Ton-Tona Khul, adjoint au maire de Villepinte, commune de Seine Saint-Denis : "En décembre, dans un article de 'Mediapart', qui est repris aujourd'hui par 'Libération', il se vantait d'avoir fait adhérer 600 personnes appartenant à la communauté - c'est ce qu'il disait - des Français originaires d'Asie. Et il ajoutait : 'On donne des consignes de vote, on explique, etc. Vous savez, les autres candidats font la même chose'".
Le début d'une longue incompréhension entre Valérie Pécresse et le journaliste. "D'abord, cet élu est un élu de la République. Il est Français. Et les chiffres qu'il donne sont des chiffres totalement fantaisistes", a fustigé la candidate. Maxime Switek est revenu à la charge quelques instants plus tard en synthétisant sa réflexion : "En réalité, on ne peut pas vérifier qui a voté lors de ce scrutin ?".
Valérie Pécresse a alors défendu l'élu de Villepinte : "Vous voulez empêcher M. Ton-Tona Khul, qui est élu de la République, qui est d'origine cambodgienne, Français (...). Vous voulez l'empêcher de voter à la primaire des Républicains ? C'est ça que vous voulez monsieur Switek ? Il est Français autant que vous !". "Je n'ai absolument rien sous-entendu là-dessus. Je pense que c'est assez déplacé d'ailleurs de m'attaquer là-dessus", s'est inscrit en faux Maxime Switek.
Un peu plus tard dans la soirée, la journaliste Ashley Chevalier est apparue en plateau pour relayer les réactions des téléspectateurs sur les réseaux sociaux. L'occasion de revenir sur l'échange tendu entre Valérie Pécresse et Maxime Switek. "C'est invraisemblable ce qui se passe dans cette émission. Valérie Pécresse en vient à accuser Maxime Switek de racisme parce qu'il interroge la candidate sur l'enquête de 'Libération' et des centaines d'électeurs étrangers qui auraient voté au congrès", s'est indignée par exemple sur Twitter la députée La République en marche Aurore Bergé.
Valérie Pécresse est restée droite dans ses bottes en faisant allusion à un terme qui n'a pas été employé par le journaliste : "J'ai dit à monsieur Switek que monsieur Ton-Tona Khul était Français, élu de la République et que donc on ne pouvait pas le qualifier d'étranger. Je pense que c'est factuel". Maxime Switek a donc été contraint de se défendre à nouveau : "Je n'ai jamais traité ce monsieur d'étranger". "Vous avez dit 'ça vous choque de faire voter les étrangers !'", a insisté la personnalité politique. Et d'ajouter : "Vous ne pouvez pas vous contredire tout le temps ! (...) Vous vous emmêlez les pinceaux !".
Dans un autre registre, Ashley Chevalier a ensuite demandé à Valérie Pécresse si elle ne regrettait pas d'avoir qualifié Vladimir Poutine - qui n'avait pas encore envahi l'Ukraine à cette heure-là - de "dictateur". L'élue a préféré le qualifier de "dirigeant autoritaire". "Vous retirez le mot ?", s'est étonné Maxime Switek. "Vous savez, de temps en temps, dans une émission, on peut retirer un mot. Vous auriez pu retirer le mot 'étranger'", s'est exprimée une Valérie Pécresse revancharde. "Vous auriez pu retirer aussi ce que vous avez dit à mon propos", a répliqué le journaliste de BFMTV. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.