Une première prise de parole. Dans les colonnes du "Parisien" ce dimanche, Laurent Solly, directeur du groupe Facebook en France, répond aux nombreuses polémiques qui ont touché ces derniers mois le plus populaire des réseaux sociaux.
A la suite du scandale de Cambridge Analytica - société britannique accusée d'avoir récupéré illégalement les données personnelles de 50 millions d'utilisateurs de Facebook en 2018 - et des affaires liées aux vols de millions de mots de passe et de mails d'internautes, Laurent Solly assure que la protection des données personnelles "est la priorité" de Facebook. "On essaye en permanence de tirer les leçons de ce qui s'est passé et de nous améliorer. Il y a eu parfois des erreurs ou des parties tierces qui ont utilisé des informations issues de Facebook sans autorisation", reconnaît-il, ajoutant : "Cela passe par de meilleurs outils humains et technologiques que nous développons depuis des années, et bien avant l'affaire Cambridge Analytica."
Concernant la diffusion en direct de l'attentat de Christchurch et la lente réaction des modérateurs de Facebook, le patron du groupe explique que ses "outils n'ont pas permis de détecter a priori" la vidéo "en live". "Mais grâce à l'intelligence artificielle, nous avons pu sortir 1,2 million de copies de cette vidéo en 24 heures, avant leur diffusion", souligne-t-il. Et d'ajouter : "Il faut désormais améliorer la technologie pour faire mieux. Nous explorons également la possibilité de restreindre, voire d'interdire l'utilisation de Facebook Live à ceux qui auraient déjà enfreint les règles de Facebook."
Enfin, Laurent Solly présente son projet pour lutter contre les fausses informations : "Notre première action, c'est la lutte contre les faux comptes. Car ce sont les premiers propagateurs. Au cours des six derniers mois de 2018, nous avons supprimé 1,5 milliard de faux comptes, de fausses pages. C'est plusieurs millions par jour !". "Quand nous identifions ces faux comptes, que nous savons qui est derrière, où il est localisé, nous le disons", précise le dirigeant. Il rappelle également qu'un "réseau mondial de fact checking" a été mis en place par Facebook, "avec 44 partenaires, dont le principale est l'Agence France-Presse". "Ils nous aident à vérifier des contenus textuels, des photos et des vidéos et, en fonction, ces équipes certifiées décident d'en réduire la visibilité et donc la propagation", conclut le patron de Facebook France.