Revenir aux origines du mal. C'est l'ambition de "La Malédiction de la Vologne", série documentaire consacrée à l'affaire Grégory, que France 3 diffuse à compter du mercredi 5 décembre en première partie de soirée. Grégory Villemin a été retrouvé mort assassiné le 16 octobre 1984, dans la rivière la Vologne, dans les Vosges, pieds et mains liés. Il n'était âgé que de 4 ans. Si ce fait divers continue de passionner la France entière plus de 30 ans après, c'est parce qu'après de multiples rebondissements, le ou les coupables du meurtre n'ont toujours pas été identifiés formellement.
"L'affaire Grégory est devenue une sorte d'objet judiciaire non identifié, où chacun projette sa part de vérité, en modifiant (consciemment ou non) la réalité. Elle continue à passionner car le mystère reste entier", constate Pierre Hurel, le réalisateur de cette série produite par Elephant, qui se focalisera sur "le crime, la vallée, la famille". Murielle Bolle, qui a à l'époque accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé Grégory avant de se rétracter, s'exprimera dans la série de France 3.
Construit comme un véritable feuilleton, "La malédiction de la Vologne" est découpé en cinq parties de 45 minutes chacune, aux titres évocateurs. Les trois premières, "La Vallée des corbeaux", "La Bête et la Belle" et "Un bûcher pour la sorcière" seront diffusées le 5 décembre, tandis que le lendemain, toujours en première partie de soirée, "La Croisade pour Grégory" et "Le Crépuscule des secrets", consacré à la relance judiciaire de 2017, complèteront la série. Le 6 décembre, la diffusion sera suivie d'un débat présenté par Carole Gaessler.
Dans sa note d'intention, le réalisateur rappelle : "C'est la première fois qu'une affaire est aussi médiatisée. Elle divise la France (et les journalistes) entre pro- et anti-Christine. Encore plus qu'un fait divers, c'est un fait de classe. Laroche est défendu par l'avocat du Parti communiste (Prompt), alors que les Villemin sont défendus par l'avocat (Garaud) partisan de la peine de mort et de la légitime défense". Et Pierre Hurel de promettre : "En remontant aux racines du mal (la violence intrafamiliale), en décrivant la spirale infernale de l'enquête et les vies brisées qui en découlent, en suivant le dernier rebond de l'affaire, nous allons répondre, à notre manière, au mystère qui demeure".