Le journal met les points sur les i. Ce matin, le médiateur du "Monde" répond sur le site du quotidien aux accusations de certains lecteurs concernant son supposé soutien à Emmanuel Macron, avec une "tonalité plus ou moins complotiste". D'autres pointent du doigt la proximité de Pierre Bergé, actionnaire du "Monde" avec le candidat d'En Marche !. En revanche, les proches de l'ancien ministre de l'Economie s'agacent que le journal présente le prétendant à l'Elysée "sous un jour trop négatif."
"Des critiques allant dans des sens aussi opposés, cela aurait plutôt tendance à me rassurer", explique Cédric Pietralunga, chargé de la couverture de la campagne d'Emmanuel Macron, précisant que le candidat "ne bénéficie d'aucun traitement particulier". Caroline Monnot, cheffe du service politique, ajoute : "Notre rôle, au service politique, est à la fois de raconter la campagne et de décrypter les programmes. En clair, de donner au lecteur le maximum d'informations de manière à éclairer le mieux possible son vote."
De plus, le médiateur rappelle que certains chroniqueurs de la rédaction, tels qu'Arnaud Leparmentier, Françoise Fressoz ou Gérard Courtois sont libres de donner leur point de vue, "en toute subjectivité s'ils le souhaitent". "Le service politique ne roule pour personne. En revanche, c'est à nous qu'il revient de pointer les dynamiques lorsqu'elles surviennent, mais aussi les trous d'air, les erreurs stratégiques, les aberrations programmatiques, etc", poursuit Caroline Monnot, soulignant que "nous le faisons pour Emmanuel Macron comme pour tous les autres candidats importants."
Concernant le soutien de Pierre Bergé au candidat d'En Marche !, Jérôme Fenoglio, directeur de la publication, estime que ses "actionnaires sont libres de leurs prises de position", mais qu'elles "n'engagent en rien (sa) rédaction". "Il n'est, en particulier, pas question de 'flinguer' Macron à tout-va sous prétexte de cette prise de position. J'ajoute que je préfère largement ce genre de soutien public à je ne sais quel coup de fil clandestin destiné à faire pression sur nous", assure Caroline Monnot.