400.000 euros. C'est le montant que "Médiapart" et "Arrêt sur images" ont pour l'instant récolté, selon un récent pointage réalisé par l'AFP. Comme nous l'avons déjà évoqué, les deux sites d'information doivent faire face à un redressement fiscal après s'être auto-appliqués depuis 2008 un taux de TVA réduit à 2,1% dont bénéficie la presse papier. Ce taux de TVA réduit n'a finalement été étendu à la presse web qu'en 2014.
Malgré une procédure toujours en cours, les deux sites d'information doivent donc payer les sommes réclamées par Bercy : 4,1 millions d'euros pour "Médiapart", 540.000 euros pour "Arrêt sur images". Pour y faire face, les sites d'Edwy Plenel et de Daniel Schneidermann en ont appelé à la générosité du public. Au 30 novembre, sur la plate-forme "J'Aime L'Info", "Mediapart" avait ainsi récolté 400.300 euros et "Arrêt sur images" 175.500 euros, selon le syndicat de la presse en ligne (Spiil), fondateur de l'association qui gère ce site.
Le site médias de Daniel Schneidermann a en parallèle lancé un appel au don sur le site de financement participatif Ulule. Ce dernier a permis de récolter 216.663 euros. Avec près de 400.000 euros accumulés pour l'instant, "Arrêt sur images" n'est donc plus très loin des 500.000 euros nécessaires pour "avoir six mois de visibilité", comme l'expliquait Daniel Schneidermann. Le site d'info médias s'est de toute façon engagé à rembourser ses donateurs s'il obtenait finalement gain de cause dans la bataille juridique qui l'oppose à Bercy.
Cette bataille pourrait cependant prochainement se régler devant le Parlement. Lundi 30 novembre, la commission des finances de l'Assemblée a en effet accepté plusieurs amendements qui aboutiraient à une amnistie fiscale pour les sites de presse en ligne. Ils prévoient en effet de rendre rétroactif à compter de juin 2009 le taux de TVA réduit à 2,1% applicable à la presse web. Reste maintenant à voir si ces amendements seront définitivement adoptés par le Parlement.