"Médiapart" et "Arrêt sur images" en appellent à la solidarité de leurs lecteurs. Dans une tribune publiée aujourd'hui sur le site d'information, Edwy Plenel annonce que son recours contre le fisc vient d'être rejeté par la justice administrative. En attendant une autre décision de justice éventuellement plus favorable, "Mediapart" va donc devoir payer un redressement de 4,1 millions d'euros à Bercy pour la période allant de 2008 à début 2014, . Ayant aussi vu son recours rejeté, "Arrêt sur images" doit pour sa part s'acquitter de la somme de 540.000 euros.
Il s'agit du dernier épisode en date du bras de fer engagé depuis plusieurs années par les sites d'information en ligne. Ces derniers s'opposent en effet au paiement d'un taux de TVA à 19,6% jugé "discriminatoire" alors que la presse papier bénéficie d'un taux réduit à 2,1%. Plusieurs sites d'information en ligne se sont ainsi auto-appliqués pendant plusieurs années un taux de TVA à 2,1%, se mettant ainsi en contradiction avec la loi.
A l'issue de vifs débats, la loi a finalement harmonisé le régime de TVA de la presse à 2,1%. Cette loi n'ayant cependant pas de portée rétroactive, les sites d'info sont toujours comptables selon l'administration fiscale du manque à gagner antérieur, tout comme des pénalités qui l'accompagnent. Les différents appels interjetés n'ayant pas d'effets suspensifs (sauf pour les pénalités), les titres de la presse en ligne concernés vont donc devoir payer une bonne partie de leur redressement.
Pour faire face à ces dépenses, "Médiapart" comme "Arrêt sur images" en appellent donc à la solidarité. Le site d'Edwy Plenel explique que le paiement de ce redressement plongera le site dans le rouge et annulera les bons résultats enregistrés depuis quatre ans. Il demande donc aux internautes de s'abonner ou de parrainer un ami et propose aussi à son public de faire un don sur la plateforme "J'aime l'info".
De son côté, "Arrêt sur images" demande "pour la première et la dernière fois" une "contribution exceptionnelle" de ses abonnés et de tous ceux qui soutiennent leur travail. "Pour avoir six mois de visibilité, il nous faut trouver, en tout, 500.000 euros", annonce le patron d'@si. Les lecteurs pourront donc soit souscrire un "abonnement exceptionnel de soutien", soit donner sur deux plateformes de crowdfunding. Daniel Schneidermann promet par ailleurs le remboursement des sommes données par ses lecteurs en cas de gain définitif devant la justice.