Qu'il s'agisse des bannières, pop-up ou vidéos intempestives, l'omniprésence de la publicité sur internet agace beaucoup d'internautes. Ils sont donc toujours plus nombreux à s'équiper de logiciels type "AdBlock", qui masquent automatiquement toutes les publicités présentes sur les sites web consultés. Une pratique loin d'être marginale. Selon une étude menée par Adobe et PageFair, le manque à gagner suite à leur utilisation est désormais considérable pour les publicitaires et les éditeurs de sites, qui cherchent désormais à stopper leur prolifération.
En 2015, près de 22 milliards de dollars devraient ainsi s'évaporer, contre seulement la moitié l'année dernière (11,7 milliards). Et s'il ne s'agit là que des chiffres sur les supports fixes, les professionnels du Web voient également se profiler une autre bataille à mener de front, le blocage de la publicité sur les supports mobiles, pour l'heure anecdotique. Un enjeu majeur alors que le nombre de smartphones vendus dans le monde atteindra fin 2015 les deux milliards.
D'après l'étude, l'utilisation de ces logiciels serait en constante augmentation, atteignant pour l'année 2015 les 200 millions d'utilisateurs réguliers, dont 77 millions rien qu'en Europe. En France en revanche, seuls 10% des internautes en seraient équipés. Une expansion rendue possible par la facilité d'installation de ces petits programmes, proposés comme de simples extensions dans les navigateurs tels que Chrome ou Firefox.
Mais si certains sites - dont le modèle économique repose souvent presque intégralement sur la publicité, sont désormais pourvus de détecteurs et refusent d'afficher leurs contenus tant que l'utilisateur ne désactive pas le programme, les publicitaires et éditeurs de sites recherchent dorénavant à apporter une réponse plus globale en s'orientant sur d'éventuelles parades juridiques. Dans leur viseur, ils ciblent tout particulièrement le logiciel le plus téléchargé, Adblock Plus, développé par la firme allemande Eyeo.