Propriétaire du Journal du dimanche, le groupe Lagardère va "porter plainte en diffamation contre un article de Frédéric Martel, 'Le JDD de Sarkozy'" publié sur le site internet de L'Express samedi 2 mars. Dans son billet, le journaliste critique les supposées proches relations de la direction de l'hebdomadaire avec l'actuel locataire de l'Elysée. "Nicolas Sarkozy a mis la main sur le titre depuis plusieurs années et continue de le diriger, indirectement, à tous les étages", affirme-t-il notamment.
"Même si le JDD ne relève pas d'ordinaire les thèses conspirationnistes, il a décidé de porter plainte", indique Denis Olivennes, président du Directoire de Lagardère Active, branche médias du groupe Lagardère (JDD, Europe 1, Paris Match, Télé 7 Jours...) dans un communiqué. "Il n'est pas question de laisser attenter à l'honneur, à l'intégrité et à l'indépendance des journalistes et des titres placés sous mon autorité", ajoute-t-il.
En réaction, Frédéric Martel a publié un nouveau billet sur son blog hebergé par Lexpress.fr. "Cet article (faisait) suite à un chapitre très critique de mon livre récent (J'aime pas le sarkozysme culturel, Flammarion) à l'égard de Denis Olivennes, artisan de la loi Hadopi, proche de Carla Bruni, et aujourd'hui directeur de Lagardères Actives Médias et responsable du pôle médias au sein de ce groupe (Paris Match, JDD, Europe 1). Dans une large mesure, la réaction de Denis Olivennes, qui affirme défendre ses journalistes, est en fait une réaction personnelle liée à ce livre", explique-t-il.
"Je rappelle que cet article, sur lequel je travaillais depuis plusieurs semaines, a été nourri par des entretiens avec une vingtaine de journalistes du JDD et des dialogues avec des membres de la Société des journalistes et des syndicalistes du JDD et au sein du groupe Lagardère. Des dirigeants et d'anciens dirigeants du groupe Lagardère, au plus haut niveau, ont été aussi interrogés, tout comme des journalistes de Paris Match et d'Europe 1. Il n'y a pas une, ni même quelques sources à cet article, mais bien une vingtaine au moins", ajoute Frédéric Martel.