Il dément les accusations de "Mediapart". Dans un article publié mardi, le site d'investigation dirigé par Edwy Plenel accuse le journaliste sportif Pierre Ménès de conflit d'intérêts avec le club de football du Paris-Saint-Germain. "Mediapart" pointe du doigt le fait que le chroniqueur ait notamment écrit dans le magazine du PSG en août dernier et ait reçu plusieurs cadeaux de la part de l'équipe de Kylian Mbappé. Interrogé par puremedias.com, le sniper du "Canal Football Club" balaye d'un revers toutes ces accusations.
Début novembre, "Mediapart" a publié une série d'enquête, baptisée "Football Leaks", qui dénonce les méthodes de plusieurs grandes équipes européennes de football. Parmi elles, le Paris-Saint-Germain a été accusé de réaliser des fichages ethniques d'enfants de 12 ou 13 ans et de ne pas recruter certains jeunes en raison de leur couleur de peau. Le site d'investigation relate alors les prises de position de Pierre Ménès critiques à l'égard de cette enquête.
"C'est très spécial les liens qui unissent certains commentateurs sportifs à leurs sources, à leur milieu", écrit le site d'information, avant d'évoquer le fait que Pierre Ménès avait pris la plume bénévolement à la fin du mois d'août dernier dans le magazine du Paris-Saint-Germain. "Il y a d'autres façons de se rendre prisonnier de son milieu", ajoute Médiapart, avant de souligner : "Imagine-t-on un chroniqueur politique discourir la semaine dans les grands médias et écrire le week-end pour le journal du Parti socialiste ? Ce n'est plus un ménage : c'est un conflit d'intérêts."
Selon "Mediapart", Pierre Ménès fait partie d'un fichier Excel du club parisien dans lequel il est présenté comme "influenceur". "A ce titre, le club prévoit de lui envoyer un maillot, affiche son ambition de nouer 'une relation plus forte' avec ce chroniqueur (...), planifie dans son plan de communication intitulé 'une passion intacte' d'utiliser au mieux la relation entre Pierre Ménès et Thiago Motta", raconte le média, en référence notamment à l'amitié entre le chroniqueur sportif et l'ancien milieu de terrain parisien, désormais entraîneur des moins de 19 ans du PSG. Sous-entendant un réel conflit d'intérêts, l'article de "Mediapart" se conclut : "Ces journalistes font partie de la grande famille du football. Ils peuvent faire semblant d'être franc, courageux, indépendants. Mais sur les sujets d'importance, on ne trahit pas sa famille."
Contacté par puremedias.com, Pierre Ménès dément les accusations de "Mediapart" en revenant point par point sur l'article du site d'information. "Le journaliste a sous-entendu que j'avais été payé pour faire l'interview de Thiago Motta pour le magazine du PSG, que j'étais influenceur du club, et qu'à ce titre je recevais un maillot à chaque début de saison", commence le journaliste sportif, soulignant : "Je n'ai pas été payé pour l'interview de Thiago Motta comme Julien Cazarre n'a pas été payé pour celle de Veratti. Ca fait partie des échanges de bons procédés entre une chaîne diffuseur de la Ligue 1 et un club". Il précise d'ailleurs ne quasiment pas écrire pour ce magazine : "J'avais aussi fait une chronique sur Neymar parce qu'ils me l'avaient demandé. Mais j'ai aussi fait huit pages dans le journal du club de Dijon, j'ai fait des interviews à Strasbourg. En ce moment, je suis à Rennes, je vais faire une interview pour le club."
Le chroniqueur de Canal+ confirme se rendre en tribune d'honneur du Paris-Saint-Germain : "Mais je vais aussi en tribune d'honneur à Rennes, à Reims, à Dijon, à Strasbourg. A Monaco, je suis à trois mètres du prince. Il faut être ramolli du bulbe pour ne pas comprendre que c'est compliqué pour moi d'aller dans une tribune normale dans un stade de foot". "Si je vais dans une tribune normale avec des spectateurs lambdas, je vais passer le match à prendre des photos ou à échanger avec les gens et je ne vais pas voir le match", explique le sniper du "Canal Football Club", ajoutant : "En tribune d'honneur, je peux voir le match tranquillement."
"Encore une fois, 'Mediapart' ne parle systématiquement que du PSG. J'ai l'impression qu'il n'y a qu'un club en France. Il y aurait les mêmes fiches ethniques à Dijon, ça aurait fait deux lignes dans les journaux et tout le monde s'en moquerait. Sauf que le PSG, ça fait vendre", répète Pierre Ménès. Au sujet des maillots de football du PSG, il explique en avoir reçu un lors d'une soirée organisée par Nike au Parc des Princes et un autre lorsqu'il était sur "son lit d'hôpital quand il a été greffé". "C'est un maillot signé par tous les joueurs. Mais là aussi, j'avais eu un maillot signé par tous les joueurs du Stade Rennais, de Monaco, de l'équipe de France. Ils sont tous encadrés chez moi. C'est une période importante de ma vie", confie-t-il, évoquant notamment sa relation particulière avec Thiago Motta, qui a été la première personne, hors de sa famille, à être venue le voir.
"Soyons très clair, le PSG me filerait 20.000 euros par mois pour dire du bien d'eux, j'adorerais ! Je ne le dirais pas, mais j'adorerais", blague le chroniqueur sportif, avant de terminer : "Que ça plaise ou pas, je suis une personnalité du football français, je suis très suivi sur Twitter, je suis formidablement bien accueilli partout où je vais. Je n'ai pas de relations plus privilégiées avec le PSG qu'avec les autres clubs de Ligue 1."