Le tribunal judiciaire de Paris s'est montré plus clément que la réquisition du parquet. Accusé d'attouchements sexuels sur trois femmes en 2018 et 2021, Pierre Ménès, ancien visage du "Canal Football Club", a été condamné, ce mercredi 19 avril 2023, à deux mois de prison avec sursis. Le mardi 25 avril 2023, il a annoncé, sur Twitter, faire appel de cette condamnation.
Il a été totalement relaxé, en parallèle, dans deux autres affaires pour lesquelles il comparaissait.
Le tribunal a ainsi déclaré coupable l'ex-chroniqueur de Canal+ pour "une partie" des faits concernant une vendeuse dans un magasin Nike en 2018. Aucune charge n'a, en revanche, été retenue contre lui au sujet d'une seconde vendeuse ainsi que d'une accusation d'attouchement au Parc des Princes en 2021. Le parquet avait demandé lors de son procès, le 8 mars dernier, que l'ancien journaliste sportif soit condamné à huit mois de prison et à verser 6.000 euros d'amende.
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Les avocats de Pierre Ménès plaidaient, quant à eux, la relaxe de leur client. "C'est évidemment scandaleux et inacceptable. On ne peut pas accepter ça", a réagi face à la presse Me Arash Derambarsh à la sortie de l'audience. "Notre client n'a jamais eu la volonté de porter atteinte à l'intégrité physique de qui que ce soit. Pierre Ménès ne sera pas inscrit dans le fichier des délinquants sexuels. Ce qui veut dire clairement que ce n'est pas un délinquant sexuel".
Les avocats de l'ancien journaliste, désormais sans emploi et apparu physiquement diminué lors de son procès en mars, n'excluent pas de faire appel de cette décision.
Débutée il y a près d'une quinzaine d'années maintenant, la collaboration entre Pierre Ménès et Canal+ s'est arrêtée net en juillet 2021, après la diffusion sur la chaîne cryptée, en mars, du documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", co-réalisé par Marie Portolano et mettant en cause certains de ses comportements envers ses collègues féminines.
Pierre Ménès est notamment accusé d'avoir soulevé, hors antenne, en 2016, la jupe de la journaliste Marie Portolano, co-réalisatrice du documentaire. Il assure ne pas s'en souvenir en raison de graves problèmes de santé à l'époque : une cirrhose non alcoolique qui l'a éloigné des plateaux pendant sept mois et a nécessité une double greffe du foie et d'un rein. Il est aussi accusé d'avoir embrassé de force à la télévision la journaliste Isabelle Moreau en 2011, ainsi que la chroniqueuse Francesca Antoniotti en 2016.