"C'est un serpent, elle me cocufiait tout le temps. Elle me trompait avec tous les petits mecs de Saint-Tropez et jouait les saintes-nitouches." C'est dans ces termes, peu flatteurs, que Johnny Hallyday évoque Adeline Blondieau dans son autobiographie "Dans mes yeux", co-écrite avec Amanda Sthers, et sortie la semaine dernière. Cloclo, Henri Salvador, Michel Sardou, le Parti socialiste : le rockeur règle ses comptes mais c'est bien avec celle qui a été sa femme entre 1990 et 1995 qu'il est le plus sévère. "Elle était hystérique, à la moindre contrariété, elle balançait les chaises par la fenêtre", écrit encore le chanteur.
Des propos qui ne passent pas auprès de l'actrice de "Sous le soleil" qui a déjà fait savoir son intention d'assigner en justice son ex-mari pour diffamation. Ce matin, elle a écrit une longue lettre à Amanda Sthers dont elle a envoyé une copie au site internet du Point. Sans animosité, elle fait mine de vouloir "parler littérature" pour rétablir sa vérité. "Vous me donnez dans cet ouvrage une place particulière, tant par la violence des passages qui me sont consacrés que par l'espace que j'y occupe, presque deux pages édifiantes. Quant à ma place dans vos bonnes feuilles, j'y fais à mes yeux figure d'intrus parmi de grandes personnalités... C'est beaucoup d'importance, finalement. Mais ces mots, 'ses mots' sont-ils la vérité ? Vous n'en avez manifestement cure", débute-elle en déplorant "la violence de la description" qui est faite d'elle.
Adeline Blondieau relate brièvement sa rencontre, à l'âge de 14 ans, avec Johnny qui en avait 29 de plus. "Vous évoquez ici une adolescente de 14 ans, qui naïvement avait pris pour un amour fou, un amour extraordinaire, le jeu d'un adulte de 43 ans (...) À 14 ans encore vierge, je ne représentais à mon avis pas un grand danger pour un homme ayant vécu sa vie", poursuit-elle en rappelant s'être mariée au chanteur l'été de ses 18 ans. "J'ai aimé cet homme plus que tout, au point de croire que je le sortirais du démon de la boisson. Naïve, oui vraiment ! Qui des deux, entre une star du rock telle que lui et une jeune bachelière (...) devrait-on prendre pour le plus manipulateur ?"
Aujourd'hui, Adeline Blondieau dit avoir "cicatricé" et préférer "la discrétion". "Je crois n'avoir jamais manqué de respect à mon ex-mari, ces histoires-là, à mon goût ne regardaient que nous". C'est ensuite à la mère de famille et à l'ancienne femme de célébrité (Amanda Sthers a été la femme de Patrick Bruel) qu'Adeline Blondieau interpelle dans la seconde partie de sa lettre, en la faisant réfléchir à la réaction de ses enfants. "Avez-vous réfléchi au mal (que le contenu du livre) pouvait nous faire, à mes enfants, à ma famille et à moi-même ?"
La comédienne se fait philosophe en se disant que la vie est faite de "rencontres merveilleuses et d'autres qui vous laissent un goût amer pour la vie". "Parfois les gens se réinventent leur histoire pour avoir le bon rôle, conclut-elle. La notoriété donne un immense pouvoir (de nuisance en l'occurrence). Elle donne aussi des responsabilités. On ne peut impunément ignorer l'impact de tels propos (les insultes des fans qui prennent tous ses mots pour parole d'évangile, le regard de tous ces Français dont il est à jamais l'idole) et laisser ensuite les gens se débrouiller avec les conséquences de sa propre inconséquence".