Patrick Balkany, victime d'un "acharnement journalistique" ? C'est la thèse qu'Eric Dupond-Moretti , avocat du maire de Levallois-Perret, a défendu samedi sur le plateau de "C l'hebdo", le talk-show présenté par Ali Baddou sur France 5. Pour rappel, vendredi, au terme d'un procès très médiatique, Patrick Balkany a été condamné à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale, peine assortie d'un mandat de dépôt. Dénonçant une "humiliation inutile", Eric Dupond-Moretti a indiqué qu'il allait interjeter appel.
Répondant aux questions de la chroniqueuse Eva Roque, celui qui est l'un des avocats les plus médiatiques de France a dit voir "acharnement journalistique dans la gravité de la peine". "C'était la meute ! C'est au point où Madame Balkany écrit aux juges une très jolie lettre sur le plan stylistique - parce qu'elle écrit merveilleusement bien - dans lequel elle dit que si les violations continuent, elle va attenter à ses jours. Et elle l'a fait. C'était à un moment insupportable", s'est insurgé l'avocat, selon lequel "la meute journalistique participe à la décision et à sa gravité".
Plus tard, Eric Dupond-Moretti a précisé qu'il n'entend pas "remettre en cause le droit d'investigation". Mais, selon lui, "la presse est dans la surenchère des réseaux sociaux". Il a alors cité Mediapart et un tweet de Fabrice Arfi, journaliste pour le pureplayer, qui s'est félicité du fait que "justice est passée". "Non, justice n'est pas passée parce que ce n'est par terminé", a rétorqué Eric Dupond-Moretti, assimilant Mediapart à "des journalistes militants". Hier, face à Apolline de Malherbe sur BFMTV, l'avocat a réitéré ses critiques à l'encontre de Mediapart, les accusant d'être "les nouveaux juges" et d'avoir "tué le secret professionnel".