"Mediapart" autorisé à travailler. Dans un premier temps interdit par une ordonnance invoquant une atteinte à la vie privée de publier un nouveau volet de son investigation sur les pratiques du maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, le site a finalement obtenu le feu vert de la justice, ce mercredi 30 novembre, et publié dans la foulée cette enquête signée Antton Rouget. "La justice rétracte l'ordonnance qui nous interdisait de publier notre enquête sur les méthodes politiques de Gaël Perdriau", a tweeté le média dirigé par Edwy Plenel.
"Mediapart" révèle ainsi que l'élu local aurait accusé, au cours d'un échange enregistré dans son bureau de l'hôtel de ville - en présence de son directeur de cabinet et de son premier adjoint de l'époque, Gilles Artigues - l'ancien président du parti de pédocriminalité. "Ces propos sont grossiers et sans fondement, mais tenus dans le cadre privé et restreint de mon bureau, dans un moment d'extrême tension avec mon premier adjoint au sujet d'un élu de la région", a-t-il rétorqué à "Médiapart", dans une réponse écrite.
Dans le marbre depuis 12 jours, l'article était sous le coup d'une ordonnance du tribunal judiciaire de Paris dénoncée comme une "censure" par le site. Des sociétés de journalistes avaient pris fait et cause pour "Mediapart", dénonçant dans une tribune, publiée le 22 novembre dans le journal "Le Monde", "une attaque contre la liberté de la presse".
"Dans un contexte où un industriel a récemment détourné le droit de la presse pour poursuivre un média devant les tribunaux de commerce, où des hommes d'affaires multiplient les procédures bâillons et où de nombreux journalistes se voient refuser l'accès à des données d'intérêt public au nom du 'secret des affaires', cet acte liberticide nous inquiète profondément quant à la situation de la liberté de la presse en France", avaient-elles déploré, en référence à un autre litige opposant Altice au site d'investigation "Reflets.info".