L'affaire Grégory, un dossier toujours aussi sensible. Comme le rapporte le quotidien "L'Est Républicain", Gérard Welser, l'avocat de Marie-Ange Laroche, la veuve de Bernard Laroche, tué par Jean-Marie Villemin en 1985, a décidé d'attaquer en diffamation Etienne Sesmat. Premier à avoir enquêté sur l'assassinat de Grégory Villemin dont le ou les auteurs n'ont toujours pas été retrouvés 36 ans après les faits, l'ex-capitaine de gendarmerie était l'invité d'"On n'est pas couché" sur France 2 le 14 décembre dernier.
Interrogé sur l'affaire par Laurent Ruquier, ce sont ses propos concernant Gérard Welser qui lui valent d'être aujourd'hui mis en cause. Une assignation a été déposée par l'intéressé devant le tribunal judiciaire de Nancy. Etienne Sesmat avait estimé ce soir-là que l'avocat du couple Laroche, réputé proche de l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter, avait fait jouer ses relations à l'époque pour mettre en cause les gendarmes notamment après l'audition controversée de Murielle Bolle, témoin clé de l'affaire.
"Quand j'ai écrit mon livre, j'ai rencontré le procureur Lecomte qui m'a dit qu'à cette époque-là, un peu après la mort de Bernard Laroche, il avait été convoqué par le garde des Sceaux. Le but de la réunion, c'était que moi, je sois inculpé. C'est-à-dire que le garde des Sceaux voulait enfoncer le clou et, de toute évidence, parce qu'il y avait Welzer derrière qui le voulait. C'était une façon de nous discréditer définitivement, de détruire toute notre enquête. Il voulait qu'il y ait cette inculpation", avait déclaré Etienne Sesmat sur France 2 en décembre dernier.
Dans son assignation, Gérard Welser dénonce "un discours nauséabond de complot politico-judiciaire". L'avocat d'Etienne Sesmat, Thierry Marembert affirme de son côté que son client n'est "certainement pas du genre à tenir des propos à la légère et qu'on le démontrera devant le tribunal". Et le conseil de rappeler que les deux hommes se sont déjà retrouvés au tribunal en 2009, année où le gendarme à la retraite a attaqué l'avocat des Laroche pour diffamation. Celui-ci avait estimé en conférence de presse qu'Etienne Sesmat avait poussé Jean-Marie Villemin à tuer Bernard Laroche. Le pénaliste avait été condamné à 1.000 euros d'amende avec sursis et à 1 euro de dommages et intérêts.