De quoi se mêle le CSA ? C'est la question posée par certains journalistes après sa "mise en garde" de TF1 mardi, suite à la diffusion dans "Sept à Huit" des échanges entre Mohamed Merah et la police. Le SNJ, Syndicat National des Journalistes, tire la sonnette d'alarme dans un communiqué publié sur son site internet : "Le CSA n'est pas le Conseil de l'Ordre des journalistes". Il reproche au gendarme du PAF de vouloir "jouer le rôle du grand inquisiteur de ce qui est bien et mal dans le travail des journalistes", n'hésite pas à parler de "censure préventive", de décision"inique" et demande son annulation.
Dès hier, quelques heures après le point presse organisé par Michel Boyon, Le Point s'étonnait aussi de cette décision. "Le CSA considère qu'au nom d'une certaine morale la douleur des familles n'a pas été respectée. La morale... Une information devrait être morale. Notion dangereuse et floue où chacun voit midi à sa porte" écrit notre confrère Emmanuel Berreta. Il rappelle à juste titre que si l'émotion des familles doit guider les rédactions, "c'est tout simplement le fait divers qu'il faudrait bannir des écrans et des ondes."
Dès dimanche soir, face à l'émoi suscité par la diffusion de ces enregistrements, le CSA avait demandé aux chaînes de télévision de ne pas reprendre les sonores des négociations entre Mohamed Merah et la police. BFMTV, i-TELE et LCI s'étaient exécutées, remplaçant les extraits par des illustrations sur leurs antennes.