Une image très sombre, trop sombre. Hier soir, à 20h, Emmanuel Macron s'est adressé aux Français via une allocution télévisée de douze minutes. Une intervention retransmise sur TF1, France 2, M6, BFMTV, LCI, CNews et franceinfo qui a rassemblé près de 13,5 millions de Français. Comme le rapportent nos confrères du "Figaro" et de "Paris Match", l'allocution, enregistrée en toute fin d'après-midi dans l'un des bureaux de l'Elysée, a été filmée par un journaliste de TF1, membre du pool TV de l'Elysée, constitué en alternance de journalistes de TF1 et de France Télévisions. À 20h, la première chaîne a assuré la distribution des images à ses concurrentes.
Sur la forme, l'un des éléments les plus marquants de l'intervention du chef de l'État est la demi-pénombre dans laquelle il s'est exprimé - qui était atténuée sur M6 qui avait éclairci l'image -. Assis derrière une imposante table en marbre, le président de la République est en effet apparu peu éclairé à l'image. Un contraste, assez désagréable à l'image, est alors apparu avec le mur et le rideau blanc situé juste derrière Emmanuel Macron. Évidemment, ce problème de luminosité n'a pas manqué d'être souligné par de nombreux internautes, parmi lesquels des spécialistes de la communication politique. Sur Twitter, l'historien Christian Delporte a ainsi estimé avoir "rarement vu un éclairage aussi lamentable pour une allocution présidentielle" avant d'ajouter : "Quant au cadrage... cela sent l'improvisation."
Il semble que Christian Delporte a eu le nez creux. Selon plusieurs médias, dont "Le Figaro" et "Paris Match", l'Elysée a acté cette allocution présidentielle dans la précipitation hier après-midi. Selon "Paris Match", commandée à la dernière minute par Emmanuel Macron contre l'avis de ses conseillers, celle-ci a été enregistrée, avec un simple caméraman de TF1, qui n'avait aucun pouvoir de décision sur l'éclairage et le cadrage, dictés par l'Elysée, et sans réalisateur rompu à l'exercice, au bout de trois prises. L'Elysée aurait toutefois bien acté la version finale.
Selon "Le Figaro", officiellement, l'Elysée invoque un simple "problème technique". Nos confrères rappellent que la présence d'un réalisateur expérimenté et habitué à l'exercice, comme Tristan Carné ou Jérôme Revon, aurait permis d'éviter cet écueil. Selon "Le Figaro", le problème de luminosité serait plutôt lié à la présence des notes raturées posées sur la table devant Emmanuel Macron, qui n'a pas souhaité utiliser un prompteur. Nos confrères expliquent que l'Elysée aurait souhaité une lumière tamisée car un faible éclairage permet d'éviter un zoom trop lisible sur les notes du chef de l'État.