Circulez, il n'y a rien à voir ! La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a assuré Anne-Sophie Lapix de son soutien, ce mercredi lors de son audition par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale. "Anne-Sophie Lapix (...) tient un '20 Heures' qui n'a jamais été aussi haut, on est très content et je suis très contente d'avoir Anne-Sophie Lapix au '20 Heures'", a-t-elle affirmé devant la représentation nationale.
Delphine Ernotte répondait ainsi au député Nupes des Pyrénées-Atlantiques, Iñaki Echaniz, qui a relayé auprès de la présidente du groupe public les "craintes" du Syndicat national des journalistes (SNJ) de France Télévisions "concernant le projet de réforme du '20 Heures' de France 2 et l'éviction potentielle d'Anne-Sophie Lapix". Un choix qui aurait pour but, précise le député, de "répondre aux demandes de l'Élysée".
Dans le communiqué en question, publié hier, le SNJ ajoute que, s'agissant du "20 Heures", "le changement passerait par des règlements de comptes et des départs annoncés en coulisses, en particulier celui de la présentatrice de la semaine. L'Élysée ne voudrait pas d'elle, comme nous l'avons écrit il y a quelques mois ? Certains cadres de l'info seraient maintenant prêts à donner satisfaction au pouvoir", assure-t-il.
D'après les éléments que puremedias.com a pu recueillir, par ailleurs, le futur changement de ligne éditoriale du "20 Heures" s'apparenterait à un rééquilibrage des sujets. "Moins d'économie, plus de sujets de société, plus d'international, plus de politique", glisse une source, qui précise que "c'est ce que demande la rédaction depuis des années".
"Je n'ai pas lu le tract en question, j'ai lu un pauvre article pourri de 'Voici' qui arrivait à monter les trois reines de France Télévisions (Anne-Sophie Lapix, Léa Salamé et Caroline Roux, ndlr)" les unes contre les autres, a éludé, de son côté, Delphine Ernotte.
La patronne de l'audiovisuel public faisait ainsi référence à un article du magazine de presse people intitulé "Léa Salamé et Caroline Roux : Rivalité au sommet", qui prédit qu'avec l'arrivée du nouveau directeur de l'information, Alexandre Kara, "Anne-Sophie Lapix devrait céder, à la rentrée prochaine, le fauteuil très prisé du JT de France 2". "Ces trois femmes formidables de France Télévisions sont un peu égratignées, moi je me demande: 'À qui profite le crime?'", s'est interrogée, sourire en coin, Delphine Ernotte, qui avait déjà soutenu Anne-Sophie Lapix dans "Télérama" en avril. "Elle fait un journal dont je suis fière. La question de son départ ne se pose pas. J'ai la chance d'avoir une journaliste indépendante au '20 Heures', et personne ne m'imposera quelqu'un [...]. Les critiques (de part et d'autre de l'échiquier politique, ndlr) ne font que la renforcer".
"Quel rapport avec notre communiqué ?", s'est interrogé ce mercredi sur Twitter le membre du SNJ, Serge Cimino. "La présidente de France Télévisions peut contester nos informations mais la comparaison avec un article de 'Voici' qui parle d'autre chose nous semble déplacée !", a-t-il regretté.