Facebook ne se fait visiblement pas que des amis en Europe. Installé dans la capitale irlandaise, le réseau social fondé par Mark Zuckerberg fait en effet l'objet de plusieurs plaintes, notamment liées à son système de reconnaissance faciale lancé il y a quelques mois. Il y a une dizaine de jours, l'autorité norvégienne de protection des données personnelles a ainsi annoncé l'ouverture prochaine d'une enquête afin de connaître les détails du fonctionnement de cette nouvelle technologie biométrique. C'est désormais au tour de l'Allemagne de faire part de ses inquiétudes à la direction européenne de Facebook.
L'autorité de protection de la vie privée du Land de Hambourg a en effet annoncé avoir également ouvert une enquête concernant la fonctionnalité de reconnaissance faciale du réseau social. L'autorité relance ainsi une procédure administrative ouverte contre Facebook il y a plus d'un an et qui avait été suspendue au mois de juin en attendant de connaître l'issue des négociations en Irlande. Si Johannes Caspar, qui dirige l'autorité, s'est félicité de l'engagement de Facebook de "ne pas appliquer la reconnaissance faciale aux nouveaux inscrits", il a néanmoins déploré le manque de coopération de la firme américaine sur ce dossier "qui est très important pour la protection des données personnelles". Facebook "a rejeté toute contrainte supplémentaire. Cela signifie que la base de données biométriques (qui contient les visages des personnes déjà inscrites) reste illégale" au regard du droit européen, a déclaré M. Caspar dans un communiqué.
L'autorité de protection de la vie privée du Land de Hambourg a déploré que "Facebook joue la montre au lieu de chercher une décision amiable" et réclame "au minimum" que le réseau social demande à tous ses utilisateurs de lui donner l'autorisation de conserver leurs données. Le système de reconnaissance faciale de Facebook se base sur une gigantesque base de données biométriques qui, selon le droit européen, doit être soumise au consentement explicite de l'utilisateur.