C'est un séisme dans la campagne municipale de Paris. Hier soir, une vidéo et une correspondance intimes attribuées à Benjamin Griveaux, candidat de La République en Marche à la mairie de Paris, ont été diffusées sur un blog hébergé sur le site "Mediapart". Après la suppression de cet article intitulé "Docteur Griveaux ou Mister Grivois" au bout de quelques dizaines de minutes, ces éléments à caractère sexuel ont été de nouveau publiés sur une autre plateforme et partagée par la suite sur les réseaux sociaux.
Ce vendredi, Benjamin Griveaux devait être l'invité de la matinale de RTL mais a finalement annulé sa venue à la dernière minute. "La vie politique est pleine de surprises et de rebondissements. Pour être honnête et transparent, c'est Benjamin Griveaux qui devait être notre invité ce matin. Il a annulé sa venue à la suite de la diffusion sur internet de vidéos à caractère sexuel dont nous n'avons pas encore à l'heure actuelle d'authenticité", a déclaré à l'antenne le matinalier Yves Calvi, qui a reçu à sa place le politologue Dominique Reynié.
L'ancien porte-parole du gouvernement a également annulé la totalité de ses rendez-vous dans les médias, ainsi que sa réunion publique prévue à 8h30 ce vendredi. A 9h05, Benjamin Griveaux a joint l'AFP et BFM Paris pour annoncer qu'il retirait sa candidature à la mairie de Paris dans le but de protéger ses proches. "Un site internet et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée. Ma famille ne mérite pas cela. Personne, au fond, ne devrait jamais subir une telle violence", a-t-il déclaré dans une allocution enregistrée.
Sur Twitter, Edwy Plenel, co-fondateur de "Mediapart", a révélé l'identité de l'auteur de ces publications. "Qui est Piotr Pavlenski, l'artiste russe qui a diffusé les vidéos à caractère sexuel ayant provoqué le renoncement de Griveaux ? Réponse dans cette vidéo de son intervention lors d'une réunion publique organisée en janvier 2017 par 'Mediapart'", a-t-il écrit. Interrogé par "Libération", le Russe confirme être à l'origine de la diffusion de ces images, qu'il aurait mises en ligne le 1er février. Il dit vouloir "dénoncer l'hypocrisie" de Benjamin Griveaux et affirme tenir cette vidéo d'une "source" qui avait une relation consentie avec l'ex-candidat à la mairie de Paris.