Direction la sortie. Dimanche, dans les colonnes du "Parisien / Aujourd'hui en France", Takis Candilis, Directeur général délégué à l'antenne et aux programmes de France Télévisions, a fait de nombreuses annonces sur la rentrée des chaînes du service public. Parmi celles-ci, l'arrêt d'"Entrée libre", l'émission culturelle lancée en septembre 2011 par Laurent Goumarre et récupérée en janvier 2016 par Claire Chazal, diffusée du lundi au vendredi à 20h20. En lieu et place, la chaîne proposera "Passage des arts", un programme là aussi présenté par Claire Chazal mais diffusé jusqu'ici en hebdomadaire, le samedi en deuxième partie de soirée.
Mais cet arrêt d'"Entrée libre" fait grincer les dents de son producteur. Interrogé par nos confrères du "Parisien", Jean-François Boyer, producteur via la société Tangaro, regrette cette décision. "Ce n'est pas un problème d'arrêter un programme car personne n'est propriétaire de sa case. Ce qui en est un, c'est d'annoncer qu'il va lancer à la place une émission produite en interne sur la même thématique, la même chaîne, à la même heure avec la même animatrice", explique celui qui est à l'origine de l'arrivée de Claire Chazal sur le service public il y a trois ans.
Et Jean-François Boyer d'annoncer ouvrir une procédure contre le groupe audiovisuel public. "France Télévisions a un devoir général de loyauté dans les affaires avec ses partenaires. Cela m'oblige à déclencher un contentieux contre le groupe public sur cette base, mais aussi pour parasitisme, contrefaçon et défaut de bonne foi dans l'exécution des contrats. Nos avocats ont été saisis. Et nous ferons une demande de réparation du préjudice", poursuit-il, expliquant avoir "le sentiment de subir une injustice". "Nous avons développé une émission de qualité et ce n'est pas pour la voir récupérée et pour en faire une copie", dénonce-t-il.
"J'ai un seul regret : mettre Delphine Ernotte en difficulté. J'apprécie ses combats, notamment pour la parité et pour la transparence car c'est elle qui a mis en place une charte d'éthique des bonnes pratiques de France Télévisions. Et là, je suis obligé de l'attaquer", conclut Jean-François Boyer.