Une vague très particulière. Ce jeudi, Médiamétrie a publié les résultats d'audience du média radio sur la vague mai-juin 2020. Une vague courte - 9 semaines contre 13 habituellement - et à des dates modifiées en raison de l'impact de la crise de la COVID-19. Ainsi, après avoir supprimé deux semaines de mesure en janvier-mars dernier, l'institut s'est penché cette fois sur la tranche s'étendant du 4 mai au 5 juillet, excluant de fait un mois et demi de mesure en raison du confinement et rendant difficile les comparaisons sur un an comme sur une vague, au vu des différences notables. Côté business, les régies et le marché publicitaire ont même décidé de ne pas l'utiliser dans leur commercialisation.
Et le déconfinement progressif s'est accompagné d'un faible retour aux ondes de la part des auditeurs. Le média radio est ainsi écouté chaque jour par 40,06 millions d'auditeurs, en baisse de 1,39 million d'habitués sur un an pour atteindre son plus bas niveau depuis 18 ans. Les généralistes gardent malgré tout une légère longueur d'avance sur les musicales, qui affichent une très forte baisse de leur auditoire, à leur plus bas niveau historique, liée notamment à la désertion des moins de cinquante ans. Les premières pointent à 18,37 millions (-738.000), les secondes à 17,95 millions (-2,16 millions). Les locales sont elles écoutées par 9,69 millions de Français (-695.000) et les thématiques par 7,51 millions d'auditeurs (+142.000).
Dans le détail, France Inter reste la première radio de France, malgré un net recul. La station dirigée par Laurence Bloch accueille chaque jour près de 6,16 millions d'auditeurs, égarant là pas moins de 122.000 personnes par comparaison à la vague avril-juin 2019 et tombant à son plus bas niveau depuis deux ans. Et la chute est lourde sur une vague avec 787.000 personnes perdues. Surtout, l'écart se réduit avec RTL, deuxième, forte de 6,05 millions de paires d'oreilles. La station désormais emmenée par Régis Ravanas ne perd que 38.000 habitués face à la vague avril-juin 2019 mais 514.000 par rapport au début d'année. Toutefois, en PDA, RTL creuse l'écart en grimpant à 13,4% (+1,0 point) contre 12,4% (+0,4 point) pour sa rivale, impactée notamment par des émissions plus courtes.
Au pied du podium, à l'image de la chute des musicales, NRJ accuse le coup. La station tombe à 4,49 millions d'auditeurs, son plus bas niveau historique, avec une perte de 819.000 habitués face à la fin de la saison 2018-2019. Elle se retrouve ainsi talonnée par Franceinfo qui, portée par l'actualité importante autour du coronavirus, est l'une des très rares radios à afficher un bilan correct. La station publique a informé chaque jour 4,40 millions de citoyens, perdant 11.000 habitués face à la vague du printemps 2019 et gagnant 341.000 auditeurs face au début 2020.
RMC finit elle sa saison sur une remontée par rapport à la première vague de 2020. La station qui a vu partir son patron, Morgan Serrano, est écoutée par 3,61 millions de Français (-233.000 sur un an mais +106.000 sur une vague). Plus bas, la fin de saison est très compliquée pour Europe 1. Après une première partie de saison encourageante, la généraliste du groupe Lagardère s'effondre et atteint son plus bas niveau historique, en ne pouvant plus compter que sur moins de 2,43 millions de fidèles. De son côté, Chérie FM crée la surprise en affichant une hausse. Avec 1,99 million d'auditeurs, la station du groupe NRJ gagne 87.000 curieux par rapport à la fin de saison 2018-2019. A l'inverse, et à l'instar de NRJ et Europe 1, Nostalgie, Fun Radio, Virgin Radio et Rires et Chansons atteignent leur plus bas historique.