Il contre-attaque. Dans l'édition de "L'Equipe" de ce mardi, Bernard Laporte annonce porter plainte pour "diffamation publique" contre le quotidien sportif via un droit de réponse. Il répond à la publication de plusieurs articles concernant l'affaire de soupçons de favoritisme touchant l'ancien membre du gouvernement de François Fillon. Le ministère des Sports a ouvert une enquête au sujet d'un possible conflit d'intérêts entre le patron de la Fédération française de rugby et le président du club de Montpellier, Mohed Altrad. Ce dernier influerait notamment sur Bernard Laporte pour réduire des sanctions contre son club.
Dans son droit de réponse, Bernard Laporte revient sur le numéro de "L'Equipe" datant du 20 septembre dernier, dans lequel le journal avait évoqué l'affaire sur cinq pages, dont un article "Le jour où on a soufflé à l'oreille de Laporte" et une infographie intitulée "Chronique d'un revirement". "S'il apparaît légitime que toute la lumière soit faite, vos lecteurs auront pu constater que sous l'apparence d'un feuilleton quasi-quotidien, peu d'informations ont été publiées", écrit le président de la FFR.
Il ajoute : "Vous présentez comme une 'révélation' l'information d'une rencontre entre M. Mohed Altrad et moi-même 'autour de la mi-juin'. Ce fait, banal en soi, vous conduit à affirmer que la preuve serait faite de ce qu'il m'aurait 'été demandé d'intervenir en faveur du MHR (club de rugby de Montpellier)' auprès de la commission de discipline d'appel de la Ligue nationale de rugby". L'ex-joueur de Bordeaux-Bègles explique que, "dans un tel cas", "on ne comprendrait pas pourquoi (il) aurait attendu le lendemain de l'audience disciplinaire" pour procéder "à cette prétendue ingérence".
"Votre scénario accusatoire, proposé sans attendre l'issue des auditions en cours, n'a donc pas d'autre objet que d'interférer sur les travaux de cette commission d'enquête", déclare Bernard Laporte, avant de lancer : "Votre journal montre qu'il privilégie le sensationnel au mépris de la recherche de la vérité. Je démens avoir téléphoné à Jean-Daniel Simonet (président de la commission d'appel de la FFR, ndlr) dans le but de satisfaire une quelconque demande de monsieur Altrad". Il dément aussi avoir fait pression sur la commission de discipline pour revenir sur une sanction.
L'ancien ministre des Sports conclut : "Je tiens à ce que vos lecteurs soient informés que j'ai chargé mon avocat d'engager une action judiciaire pour diffamation publique." Contacté par puremedias.com, "L'Equipe" n'a pas souhaité faire de commentaires.