BFMTV diligente une enquête interne. La direction de la chaîne info du groupe Altice a pris cette décision afin de comprendre l'origine de contenus diffusés par la chaîne dans des circonstances troubles, a révélé la newsletter politique "Politico" ce jeudi 2 février 2022. Une information que puremedias.com est en mesure de confirmer.
Que s'est-il passé ? Soyons clairs : il est pour l'instant difficile d'établir précisément les faits. La nature et le fond du contenu diffusé n'étant pas encore connus. Ce que l'on sait et ce qu'explique "Politico" dans son article, c'est que des images et des propos, diffusés pendant "Le journal de la nuit" n'ont pas suivi le processus de validation habituel et ont éveillé les soupçons autour d'une ou plusieurs opérations d'influence dont on ignore, pour l'heure, la nature exacte. L'ingérence d'un État étranger pourrait être une possibilité. Précisons que si elle est au coeur de l'enquête, cette hypothèse n'est, pour l'heure, évidemment pas confirmée.
Selon un membre resté anonyme de la direction de BFMTV, interrogé par "Politico", des auditions ont été menées dans l'entourage professionnel de Rachid M'Barki. "Ce journaliste est en dispense d'activité depuis le début de cette enquête et pour tout le temps de cette enquête. BFMTV est probablement victime dans cette affaire et nous ne pouvons tolérer aucune suspicion sur le travail de l'ensemble de notre rédaction et de nos 300 journalistes", explique ce cadre de BFMTV.
Le présentateur du "Journal de la nuit" a été suspendu d'antenne depuis plusieurs semaines. Rachid M'Barki n'est pas apparu à l'antenne depuis la mi-janvier 2023. Contacté par puremedias.com, le présentateur n'avait pas encore donné suite à nos sollicitations au moment de la publication de cet article. Mais celui qui incarne également "Faîtes entrer l'accusé" sur RMC Story a donné sa version des faits dans "Politico" : Rachid M'Barki explique ainsi avoir "utilisé des infos qui (lui) venaient d'informateurs" et qui n'ont "pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction".
Pour autant, ajoute-t-il, ces informations "étaient toutes réelles et vérifiées, je fais mon métier. Je n'écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n'avais pas l'impression que c'était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l'aurais pas fait."
La Société des journalistes de BFMTV a réagi ce jeudi matin sur Twitter aux "soupçons d'ingérence concernant un journaliste de notre chaîne". Elle estime que "si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables" et "espère que l'enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire".
La SDJ rappelle en conclusion "qu'il s'agit d'un événement exceptionnel qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d'information de manière intègre et sincère".