Il avait succédé à Rachid M'Barki après le licenciement de BFMTV pour faute grave de ce dernier. Thomas Joubert ne présente plus "Le journal de la nuit" de la chaîne info du groupe de Rodolphe Saadé. Depuis le lundi 16 septembre 2024, Maéva Lahmi est chargée de cette mission dès minuit. Jusqu'ici, aucune explication n'avait été donnée par BFMTV et les principaux intéressés quant à ce changement d'incarnation.
Seul un tweet, posté par Clément Garin, bloggeur et "chasseur de scoops", faisait état d'une "mise à pied" de l'ancien journaliste d'Europe 1, qui aurait dénigré le contenu du "Journal de la nuit" à l'antenne. "Et voilà pour ces rattrapages de temps de parole politiques", avait par exemple conclu Thomas Joubert le 12 septembre 2024 après la rediffusion d'une très longue prise de parole de Marc Fesneau, alors ministre démissionnaire de l'Agriculture.
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"CheckNews" a pris le temps d'enquêter : s'il n'est en fait pas question d'une mise à pied, selon le directeur de la rédaction de BFMTV, Philippe Corbé, Thomas Joubert a bel et bien été écarté. Il ne présentera plus "Le journal de la nuit" en raison d'un "désaccord sur son contenu", acté entre lui et sa direction la semaine dernière, révèle "CheckNews". Initialement rattaché au service de desk (où sont fabriqués des sujets à partir de tournages et d'images d'agences), Thomas Joubert retourne donc à son poste et devrait être présent à l'antenne pour des remplacements, comme il le faisait déjà auparavant.
Contacté par Puremédias, Philippe Corbé, directeur de la rédaction de BFMTV, n'a pas souhaité faire plus de commentaire et nous a demandé de nous tourner vers la communication de BFMTV, qui nous a elle-même renvoyés à sa déclaration dans "CheckNews".
Toujours est-il que le "désaccord" de fond porterait bel et bien sur le contenu du "Journal de la nuit", réduit à un robinet de rediffusions de séquences de la journée. Depuis septembre 2023, en effet, BFMTV a décidé de modifier le rythme de l'édition nocturne, passant d'une diffusion quotidienne à une diffusion trimestrielle, afin de "rééquilibrer ponctuellement le temps de parole politique, car l'Arcom vérifie que la chaîne respecte l'équilibre de façon trimestrielle", indique une source interne à "CheckNews". "Mais ce mois-ci, il a été décidé de le repasser temporairement en quotidienne car il y avait un déséquilibre trop important", poursuit-elle.
Un tiers du temps de parole doit, en effet, revenir à l'exécutif (président, gouvernement) et deux tiers à l'ensemble des formations politiques selon un principe d'équité. Or, selon un mail interne consulté par "CheckNews", envoyé le 20 septembre 2024 à la rédaction de BFMTV, "il était demandé aux équipes de 'remonter' le temps de parole du gouvernement, qui accusait un retard de pas moins de 43h30 sur une période de trois mois courant jusqu'au 30 septembre".