La décision a été prise cette semaine. BFMTV a acté, ce jeudi dans un mail interne, la fin du contrat de Rachid M'Barki. Le présentateur du "Journal de la nuit" de BFMTV était suspendu d'antenne depuis le mercredi 11 janvier 2023. Une enquête interne avait été diligentée à son endroit après des soupçons d'ingérence étrangère dans le contenu éditorial de son journal diffusé chaque jour entre 0h00 et 4h00 du matin.
"À la suite des révélations de Radio France relatives aux agissements du journaliste Rachid M'Barki ayant conduit à sa dispense d'activité le 11 janvier dernier, le groupe a engagé un audit interne afin d'examiner la véracité des incidents rapportés et susceptibles d'avoir eu lieu pendant 'Le journal de la nuit' de BFMTV (...) Ces investigations ont permis d'identifier plusieurs séquences, entre 2021 et 2022, qui ont été diffusées sans respect des process de validation et de la ligne éditoriale", a écrit ce jeudi Marc-Olivier Fogiel, directeur de la chaîne info dans un mail aux équipes, relayé sur Twitter par le journaliste du "Parisien", Benoît Daragon, ainsi que par "Télérama".
"Ces manquements sont de la seule responsabilité d'un journaliste qui n'a pas respecté les règles en vigueur au sein de la rédaction. La direction a décidé de mettre fin à son contrat de travail le 21 février 2023. Une plainte contre X relative aux faits dont BFMTV a été victime a été déposée le 22 février 2023", a-t-il poursuivi.
Aucune information n'a fuité sur les conditions de cette séparation, précise "Télérama". Selon les informations de la cellule d'investigation de Radio France, des informations portant sur des oligarques russes, le Qatar, le Soudan, le Sahara "marocain" et le Cameroun ont été présentées et fournies clés en main à la chaîne pour le compte de clients étrangers. Au total, une douzaine de brèves auraient posé un problème à la direction, ajoute "Télérama". Selon BFMTV, interrogé par Radio France, le présentateur de "Faites entrer l'accusé" sur RMC Story, qui devrait également être débarqué de cette fonction, a admis des opérations "d'entrisme" et une éventuelle "erreur de jugement journalistique". Il aurait "rendu service à un ami".
"Ce cas isolé ne reflète en rien le travail exceptionnel et rigoureux exercé avec professionnalisme et déontologie par les 250 journalistes de BFMTV auxquels la direction réaffirme son soutien et sa confiance", indique encore le directeur général de la chaîne info. Le groupe Altice (BFMTV, RMC, RMC Story, RMC Découverte, RMC Sport...) précise également à ses salariés "renforcer encore ses dispositifs et contrôles actuels pour permettre une meilleure sécurisation des processus d'intégration de contenus et de suivi du contrôle de l'antenne".
Rachid M'Barki avait intégré la rédaction de BFMTV dès sa création en 2005. "Télérama" rappelle qu'il avait annoncé par erreur l'arrestation du terroriste Mohamed Merah en 2012.